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Centre d'entretien: l'aide de Québec demandée

Julien Arsenault, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Un groupe ayant pour objectif de mettre sur pied un centre d’entretien et de révision d’avions — dont ceux de la CSeries de Bombardier — à proximité de l’aéroport Saint-Hubert de Longueuil demande au gouvernement Couillard de financer une partie de son étude de faisabilité.

Pro Maintenance Aviation (PMA) a déposé son projet auprès du ministère des Affaires municipales afin qu’il puise dans l’enveloppe du Fonds d’initiative et de rayonnement de la métropole, a expliqué mercredi le porte-parole du dossier et représentant de l’Association des anciens travailleurs des centres de révision d’Air Canada, Jean Poirier.

«Il faut que le gouvernement du Québec assume environ 60 pour cent de la facture», a-t-il expliqué au cours d’un entretien téléphonique.

M. Poirier estime à 300 000 $ le coût de l’étude de faisabilité. Développement économique de l’agglomération de Longueuil assumera 20 pour cent des coûts, tout comme des partenaires du secteur privé qui sont actuellement sollicités.

À terme, ce centre d’entretien pourrait ajouter des activités à son offre, comme la révision générale d’avions, ce qui lui permettrait de convoiter, par exemple, l’entretien lourd des 45 CS300 commandés par Air Canada (TSX:AC) à Bombardier, mais également d’appareils à fuselage étroit comme des Airbus 319, 320 et 321 ainsi que des Boeing 737.

«C’est la formule gagnante, estime-t-il. Sans le développement de l’aéroport, on ne serait pas ici. On ne peut pas survivre avec une commande de 45 CSeries neufs qui devront être réparés dans seulement 10 ans.»

PMA désire profiter des visées de l’aéroport de Saint-Hubert, qui veut renforcer sa vocation commerciale, pour effectuer la maintenance des appareils, a indiqué M. Poirier, dont la démarche est appuyée par la mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire, qui enjoint Québec à contribuer à l’étude de faisabilité.

En 2015, Ottawa avait annoncé un investissement de 17 millions $ sur trois ans à l’aéroport Saint-Hubert, notamment pour la remise en état de la piste principale.

Avec Aéroports de Montréal qui s’attend à ce que le trafic annuel puisse franchir la barre des 20 millions de passagers à l’aéroport international Montréal-Trudeau, M. Poirier voit Saint-Hubert devenir un acteur important du transport régional, un peu comme l’aéroport Billy Bishop, à proximité du centre-ville de Toronto.

«Saint-Hubert veut devenir le club-école de Montréal-Trudeau, a-t-il affirmé. Si nous obtenons un centre de maintenance, il y aura de l’achalandage dans la région et c’est là que l’on peut créer quelque chose de rentable.»

L’étude de faisabilité, qui pourrait être complétée en 10 mois dès le moment où Québec s’engage à participer à son financement, permettra de déterminer si ce modèle d’affaires est viable, d’établir les coûts liés à la création de ce centre d’entretien — évalués à plusieurs dizaines de millions de dollars — et d’identifier des clients potentiels.

M. Poirier affirme que l’organisation prendrait la forme d’un organisme à but non lucratif par l’entremise d’une coopérative d’anciens travailleurs d’Aveos.

La ministre de l’Économie, Dominique Anglade, a déjà admis dans le passé que les seules ventes de CSeries à Air Canada seront insuffisantes pour assurer la rentabilité d’un centre d’entretien que Québec a négocié en échange de l’abandon d’une poursuite contre le transporteur aérien dans la foulée de la fermeture d’Aveos.

En juillet dernier, au salon aéronautique de Farnborough, au Royaume-Uni, Mme Anglade avait concédé qu’il faudrait au moins 100 appareils afin d’assurer la rentabilité du centre d’entretien. Tout indique que Swiss International Air Lines, le client de lancement de la CSeries, effectuera l’entretien de ses appareils en Europe. De son côté, Delta Air Lines, qui a commandé 75 CS100, a généralement l’habitude d’assurer lui-même l’entretien de ses avions.

Quant à Air Canada, bien que l’entreprise se soit engagée à effectuer l’entretien lourd de ses CSeries dans la province, c’est aux États-Unis que se fera la maintenance des moteurs. L’été dernier, le transporteur avait octroyé un contrat de 15 ans à Pratt & Whitney, le fabricant du moteur du nouvel avion commercial de Bombardier.

Le maire de Mirabel, Jean Bouchard, a déjà exprimé le souhait, dans des médias locaux, d’attirer dans sa municipalité un éventuel centre d’entretien des CSeries. La Presse canadienne n’a pas été en mesure de lui parler, mercredi.

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