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Mouvement étudiant: Nouveau visage, nouveaux combats

Manifestations
La manifestation du 22 mars 2012 à Montréal Photo: Archives Métro

Cinq ans après le printemps érable, le mouvement étudiant québécois a passablement changé. Deux associations nationales ont disparu et deux autres ont fait leur apparition. Et si les étudiants souhaitent toujours des droits de scolarité le plus bas possible, de nouvelles revendications sont aussi à l’ordre du jour.

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La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) en 2012

 

• 23 associations étudiantes
• 80 000 membres (certains sont aussi membres de la CLASSE)
• Position sur les droits de scolarité : gel au niveau de 2012

Student leader Leo Bureau-Blouin attends a news conference in Laval, Que., Wednesday, July 25, 2012 wher he confirmed that he's running for the Parti Quebecois. THE CANADIAN PRESS/Rogerio Barbosa

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• Président : Léo Bureau-Blouin et Éliane Laberge (1er juin 2012)

 

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La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) en 2017

 

 

• 22 associations étudiantes
• 65 000 membres
• Position sur les droits de scolarité : souhaite la gratuité scolaire, mais n’est pas opposé à l’indexation

actu-rose-crevier-dagenais• Présidente : Rose Crevier-Dagenais

La FECQ souhaite revoir la formule de financement des cégeps, qui est pré­sentement calculé selon le nombre d’étudiants. «Il y a une baisse démographique dans les régions et un exode vers les grands centres, alors on souhaite que le financement s’équilibre, souligne Mme Crevier-Dagenais. Avec les compressions des dernières années, les cégeps des grands centres ont quand même réussi à maintenir les services aux étudiants, mais dans un petit cégep comme celui de Baie-Comeau, par exemple, il n’y a plus qu’un psychologue à temps partiel pour 650 personnes.» À l’automne, l’UEQ et la FECQ ont réclamé que le transfert fédéral en éducation de 80 M$ aille dans l’Aide financière aux études, ce qui a été confirmé par le gouvernement provincial en décembre.

«Le printemps érable m’a montré que les jeunes devaient s’approprier la politique. En 2012, je commençais ma technique pour devenir paramédic et ce n’est pas parce que notre métier n’a aucun lien avec l’implication politique qu’il ne faut pas s’en mêler.» –Rose Crevier-Dagenais, présidente de la FECQ

 

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La Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) en 2012

 

• Près de 80 associations étudiantes
• 100 000 membres (ASSÉ : 40 000 avant la grève)
• Position sur les droits de scolarité : contre toute hausse des droits de scolarité dans une perspective de gratuité scolaire

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• Porte-paroles : Gabriel Nadeau-Dubois et Jeanne Reynolds

 

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L’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) en 2017

 

 

• 39 associations étudiantes
• 70 000 membres
• Position sur les droits de scolarité : gratuité scolaire

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• Porte-parole : Rosalie Rose

L’ASSÉ a fait un appel à la grève en 2015 contre les mesures d’austérité du gouvernement de Philippe Couillard et continue de dénoncer les coupes dans les services aux étudiants. «Il y a des étudiants qui n’ont pas accès à leur bibliothèque le dimanche et des cégeps où il n’y a plus d’infirmière», illustre la porte-parole de l’ASSÉ, Rosalie Rose. Cette année, l’association mène une campagne contre la précarité. «La question de la gratuité scolaire est encore présente et fait partie de nos arguments, souligne Mme Rose. La gratuité ferait en sorte qu’il y aurait moins de précarité, surtout que les frais afférents ont beaucoup augmenté et le coût de la vie aussi, ce qui fait que beaucoup d’étudiants et d’étudiantes doivent s’endetter.» L’ASSÉ milite également pour le salaire minimum à 15 $ l’heure.

«J’ai grandi grâce à 2012. Ça a été une période très importante pour moi et ça m’a influencé dans mon militantisme. J’ai vu la nécessité d’être ensemble et de créer un rapport de force. C’est pour ça que je m’implique dans le mouvement étudiant.» –Rosalie Rose, porte-parole de l’ASSÉ.

 

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La Table de concertation étudiante du Québec (TaCEQ) en 2012

 

 

• 4 associations étudiantes
• 65 000 membres
• Position sur les droits de scolarité : gel au niveau de 2012

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• Secrétaire général : Simon Gosselin et Paul-Émile Auger (avril 2012) (photo)
• La TaCEQ a été dissoute en mars 2014

 

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La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) en 2012

 

 

• 15 associations étudiantes
• 125 000 membres (certains sont aussi membres de la CLASSE)
• Position sur les droits de scolarité : gel au niveau de 2012

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• Présidente : Martine Desjardins
• La FEUQ a été mise en dormance en avril 2015

 

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L’Union étudiante du Québec (UEQ)

 

 

 

• 6 associations étudiantes
• 72 000 membres (certains sont aussi membres de l’ASSÉ)
• Position sur les droits de scolarité : contre toute nouvelle hausse

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• Président : Nicolas Lavallée

L’UEQ a été formée l’an dernier, à la suite du démantèlement de la FEUQ. «Les associations voulaient créer un nouveau véhicule national, plus flexible», soutient le président, Nicolas Lavallée. Des associations non membres participent à leurs instances. «Il y avait un problème de communication et de transparence à la FEUQ qu’on évite de reproduire», ajoute M. Lavallée. L’UEQ s’est positionnée contre toute nouvelle hausse des droits de scolarité. «En 2012, à partir du moment où on a parlé d’indexation, on a vu une baisse de la mobilisation, constate le président. Ç’a aussi amené une forme de paix sociale.» À l’automne, l’UEQ, la FECQ et la Coalition avenir Québec ont réclamé que le transfert fédéral en éducation de 80 M$ aille dans l’Aide financière aux études, ce qui a été confirmé en décembre.

«J’ai commencé à m’impliquer en 2011 et la grève m’a conforté dans mon choix. J’ai trouvé ça très intéressant, très formateur. J’ai découvert que c’est important de prendre du temps pour les causes qui nous tienne à cœur.» – Nicolas Lavallée, président de l’UEQ

 

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L’Association pour la voix étudiante du Québec (AVEQ)

 

 

 

• 2 associations étudiantes (affiliations en cours)
• 40 000 membres
• Position sur les droits de scolarité : gratuité scolaire

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• Coordonnateur-général : Christopher Gyorffy

L’AVEQ a été créée en 2016, après la dissolution de la FEUQ. «L’AVEQ est née d’une volonté d’avoir un mouvement étudiant plus inclusif et plus transparent, explique le coordonnateur-général, Christopher Gyorffy. On cherche à avoir une approche progressiste, mais aussi pragmatique.» L’AVEQ est notamment en faveur de la gratuité scolaire et souhaite que les étudiants internationaux aient accès à l’assurance maladie. Les étudiants de l’Université Concordia et de l’Université du Québec à Rimouski sont membres de l’AVEQ, et une dizaine d’associations participent aux discussions. Selon M. Gyorffy, le fait que la FEUQ se soit dissoute pour créer deux organisations n’est pas un signe de dissension dans le mouvement étudiant. «Ce n’est pas un signe de désunion; ça montre plutôt la nature différente des associations», juge-t-il.

«Après la grève de 2012 j’ai voulu me retirer pendant un certain temps, parce que l’intervention de l’escouade anti-émeute au cégep Lionel-Groulx le 20 mai a été assez traumatisante. Mais le printemps érable a été le cours de science politique le plus concentré de ma vie et j’en retire beaucoup de positif.» Christopher Gyorffy, coordonnateur-général de l’AVEQ.

Des combats communs

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Une manifestation a eu lieu à Québec jeudi pour la rémunération des stages. Photo: Alexis Boulianne

Des stages payés

Un autre point commun des plateformes des différentes associations est la rémunération des stages. «Il y a eu un gain cette année, car les étudiants et les étudiantes en psychologie vont maintenant voir leur internat rémunéré, ce qui est une excellente nouvelle, dit la porte-parole de l’ASSÉ, Rosalie Rose. Reste qu’il y a beaucoup de stages qui ne le sont pas.»

Les étudiants en éducation, dont les stages sont obligatoires et longs, sont particulièrement touchés. «On a créé un comité sur cette question, auquel les associations membres et non membres sont invitées à participer. On a débloqué des fonds pour cet enjeu», souligne Nicolas Lavallée, de l’UEQ.

Violences sexuelles sur les campus

Les quatre associations étudiantes nationales militent contre les violences à caractère sexuel sur les campus. La FECQ a notamment lancé cette semaine deux campagnes de sensibilisation sur le sujet, en partenariat avec la Fédération des cégeps. «On souhaite qu’il y ait une campagne obligatoire dans tous les établissements postsecondaires», soutient la présidente de la FECQ, Rose Crevier-Dagenais. C’est d’ailleurs une demande que la fédération a faite au cours des consultations sur la question menées depuis mardi par la ministre de l’Enseignement supérieur, Hélène David, auxquelles participent aussi l’UEQ et l’AVEQ. Cette dernière a toutefois écrit une lettre conjointe avec l’ASSÉ pour dénoncer le fait que les victimes ne seraient pas entendues au cours des consultations. «Les gens concernés doivent pouvoir se prononcer pour que, si une politique est mise en place, elle soit conforme à la réalité», croit Christopher Gyorffy, de l’AVEQ.

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