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Kiosques: Loto-Québec modifie son approche

Julien Arsenault, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Loto-Québec a modifié son approche en décidant de n’offrir qu’aux organismes sans but lucratif (OSBL) la possibilité de participer à son deuxième appel d’offres pour la gestion des kiosques de vente de loteries dans les centres commerciaux.

La société d’État avait essuyé des critiques après avoir ouvert la porte au secteur privé dans son appel de propositions lancé en juillet dernier, ce qui avait permis à une entreprise privée de mettre la main sur 10 kiosques qui étaient auparavant exploités par huit OSBL.

«Il n’y a pas de désengagement de Loto-Québec à l’endroit de ces organismes et nous avons entendu les préoccupations du milieu en nous ajustant», a expliqué le directeur corporatif des affaires publiques, Patrice Lavoie, au cours d’un entretien téléphonique.

Le document qu’il est possible de consulter depuis vendredi sur le système électronique d’appel d’offres du gouvernement du Québec indique que 95 kiosques seront disponibles dans 13 régions, dont Montréal, Laval, Québec, le Bas-Saint-Laurent ainsi que la Côte-Nord.

Actuellement, le réseau de la société d’État compte 109 points de vente. De ce nombre, 10 sont exploités par une entreprise privée et quatre autres par des particuliers. Les autres kiosques sont gérés par des organismes sans but lucratif, qui versent une commission sur les ventes.

Les propositions seront acceptées jusqu’au 27 avril et Loto-Québec compte évaluer le modèle de gestion ainsi que les connaissances et l’expérience en commerce de détail. Les avis publics devraient être publiés dès samedi et des lettres ont été envoyées aux OSBL qui font affaires avec la société d’État.

Dans le but d’insuffler de la vigueur à ses ventes de billets de loterie, Loto-Québec avait décidé de faire une place au secteur privé en revoyant son modèle en place depuis les années 1970.

Cette décision avait provoqué des critiques, puisque les kiosques dans les centres d’achat exploités par les organismes sans but lucratif représentent des sommes importantes leur permettant de financer des activités ou payer du personnel.

«Il y a des gens qui ne voyaient pas ce changement d’un mauvais oeil, affirme M. Lavoie. Pour certains, ce n’était plus rentable. Les coûts de location d’un espace dans un centre commercial ont beaucoup grimpé.»

Au cours du dernier exercice financier, 100 kiosques avaient reçu un soutien financier afin de couvrir leurs pertes, qui peuvent varier entre «quelques centaines» et «quelques milliers de dollars», selon le porte-parole de la société d’État. Au premier trimestre de l’exercice 2016-2017, 92 points de vente ont ainsi bénéficié d’un coup de pouce financier.

Malgré tout, ce réseau demeure important pour la société d’État, étant donné que ses ventes sont cinq fois plus élevées que la moyenne du réseau des 8500 détaillants — qui comprend par exemple les dépanneurs et supermarchés.

Loto-Québec ne s’en cache pas: elle souhaite que les soumissionnaires convoitent chacun «cinq ou six» points de vente.

«Postuler pour un seul kiosque n’est optimal ni pour Loto-Québec, ni pour les OSBL, affirme M. Lavoie. Plusieurs exploitants nous remettaient les clés parce que la rentabilité n’était pas au rendez-vous.»

Certains OSBL contactés par La Presse canadienne n’ont pas voulu commenter le nouvel appel d’offres puisqu’ils n’avaient pas eu le temps de consulter le document.

Toutefois, à première vue, Pierre Bélanger, directeur général de la Fondation Le Pilier, qui exploite quatre kiosques au Centre Laval, au Carrefour Laval, à la Place Rosemère et aux Galeries Laurentides (Saint-Jérôme), a accueilli favorablement la nouvelle mouture de l’appel d’offres.

«Ce n’est pas facile pour les organismes d’aller chercher des fonds, a-t-il dit au cours d’un entretien téléphonique. Les gens sont tellement sollicités. Ces kiosques nous aident grandement dans nos activités.»

L’an dernier, les quatre points de vente ont permis à la fondation qui gère neuf résidences d’hébergement à Laval de récolter environ 55 000 $.

Dans le cadre de l’appel de propositions, ces quatre kiosques «retourneront à l’encan», a affirmé M. Bélanger, qui aurait préféré les conserver.

«C’est le scénario que j’aurais préféré, a-t-il dit. Mais les décisions ont été prises et c’est correct. Nous allons jouer le jeu. Nous sommes confiants quant à nos chances d’être sélectionnés.»

Pour les organismes qui n’auront pas été retenus, la société d’État offrira une compensation monétaire, soit un montant équivalent à l’excédent généré pendant l’exercice 2015-2016 ou la somme versée pour couvrir les pertes.

Les huit OSBL qui n’avaient pas été retenus dans le cadre du premier appel de propositions ont reçu des indemnités totalisant près de 157 000 $.

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