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La communauté musulmane de Québec reste craintive

Photo: TC Media – François Cattapan

Deux mois après la tuerie qui a coûté la vie à six de ses membres, la communauté musulmane de Québec demeure craintive et terrifiée par le geste insensé commis le soir du 29 janvier. En dépit de la surveillance accrue autour de la Grande mosquée de la Capitale, les fidèles qui s’y rendent sont toujours traumatisés par les tragiques événements.

Présent lors de la comparution au palais de justice du présumé tireur, Alexandre Bissonnette, le président du Centre culturel islamique de Québec (CCIQ), Mohamed Yangui, a témoigné de la douleur persistante qui tenaille la communauté musulmane. Il rappelle que la funeste fusillade a fait six morts, cinq blessés graves, dont deux se trouvent toujours aux soins intensifs de l’hôpital Enfant-Jésus.

«Inévitablement, les 39 rescapés de l’attentat sont encore ébranlés. Comment voulez-vous que nous puissions faire la prière à la mosquée en ayant l’esprit tranquille? On a toujours peur qu’une nouvelle agression survienne à tout moment», précise M. Yangui.

Le représentant de la communauté musulmane renforce ses propos en déclarant que la Grande mosquée du chemin Sainte-Foy a reçu d’autres menaces et fait l’objet de gestes déplacés depuis la tragédie du 29 janvier. Il confirme que la sécurité a été accrue aux alentours du site de prière et que des dénonciations ont été transmises à la police.

Invité à élaborer sur les événements inquiétants qui sont survenus récemment, M. Yangui n’a pas voulu donner des détails. «Il y a eu trois situations préoccupantes et elles font l’objet d’une enquête. Dans deux cas, précise-t-il, le scénario était identique à la visite d’Alexander Bissonnette, qui était préalablement venu s’informer des meilleurs moments d’achalandage de la mosquée. Des hommes se sont informés sur nos fonctionnements et sont disparus dès qu’on les a interrogés sur leurs intentions.»

Impatience
Le président du CCIQ confie que sa communauté est impatiente de voir évoluer cette cause qui les touche directement. D’ici la suite des choses, il garde espoir que de nouvelles accusations pour terrorisme puissent être portées contre le présumé tireur. Il entend maintenir la pression en ce sens jusqu’à ce qu’il ait consumé ses dernières ressources d’énergie.

Dans le meilleur des cas, M. Yangui apprécierait que l’accusé plaide rapidement coupable. «Cela accélérerait les procédures et permettrait à nos fidèles de tourner la page pour compléter leur deuil dans la sérénité», termine-t-il.

La communauté musulmane profite des conseils avisés des firmes Roy et Charbonneau ainsi que Norton Rose Fulbright. Cette aide leur est offerte gracieusement (pro bono). «Nous les informons sur le suivi des procédures en cour. De plus, nous les représentons auprès de la CAVAC (Centre d’aide aux victimes d’actes criminels) et de l’IVAC (direction des indemnisations des victimes d’actes criminels), car il n’est pas simple de s’y retrouver», explique Me Jean-Félix Charbonneau.

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