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La Direction de santé publique émet un avis sur «13 raisons»

Photo: Netflix
Prisca Benoit - Québec Hebdo/TC Media

La nouvelle série de l’heure sur Netflix, 13 reasons why ou 13 raisons en version française, a incité la Direction de la santé publique à émettre un avis de vigilance qui a été transmis dans les différentes commissions scolaires à Québec.

Si la Direction de la santé publique a décidé de conscientiser les milieux scolaires à cette série, c’est en raison des intervenants en milieu jeunesse qui ont signifié leur préoccupation. L’avis transmis le 26 avril dernier a aussi été envoyé dans les maisons des jeunes et autres organismes en milieu jeunesse ainsi qu’aux intervenants jeunesse du CIUSSS.

Dans la série, un jeune homme reçoit 13 cassettes sur lesquelles une collègue de classe explique les raisons pourquoi elle en est venue à s’enlever la vie. Des images graphiques du suicide sont également illustrées. «La présence d’une scène explicite de suicide de même que la suggestion que plusieurs raisons peuvent être considérées valables pour se suicider sont préoccupantes du point de vue de la prévention du suicide, peut-on lire dans l’avis. Malgré le fait que la série soit une fiction, le risque d’identification au personnage est bien réel. Il est connu que certains groupes de la population, notamment les jeunes, peuvent être particulièrement vulnérables et adopter des comportements suicidaires par imitation (Organisation mondiale de la Santé, 2008).»

On poursuit en expliquant aux divers intervenants qu’ils doivent faire preuve de vigilance, étant donné l’engouement pour 13 raisons. «Bien que les jeunes puissent visionner la série 13 raisons sur leur temps personnel, en dehors du contexte scolaire, d’une maison de jeune ou d’un autre milieu de vie, nous sommes d’avis que les intervenants doivent faire preuve de vigilance, notamment en étant attentifs aux discussions que pourront avoir les jeunes sur cette série», est-il écrit.

Dans les commissions scolaires, il est bien clair qu’après avoir transmis l’avis dans les écoles, c’est à elles de transmettre le message aux parents de la meilleure façon qui leur convienne. «Nous, on a au moins une école primaire et une au secondaire qui a envoyé le message aux parents», affirme Alain Vézina de la Commission scolaire des Découvreurs. Les écoles la Camaradière dans Duberger-Les-Saules et La Courvilloise à Beauport ont elles aussi partagé la lettre aux parents. D’autres établissements ont décidé de ne rien faire du tout.

Depuis neuf ans, Annie Fournier travaille à la Commission scolaire des Premières-Seigneuries. Elle qui occupe le poste de directrice générale adjointe n’a jamais vu de sa carrière la publication d’un avis de vigilance de la sorte après la sortie d’un film ou d’une série. «En même temps, je trouve ça très consciencieux de leur part, fait-elle savoir. Ça donne un petit indice aux parents de ce que leur jeune écoute. On ne sait pas toujours ce qu’ils voient.»

«On a des parents qui nous ont remerciés, parce qu’ils n’étaient pas au courant que cette série-là existait», renchérit M. Vézina, qui n’a jamais vu non plus une telle réaction pour une fiction. «Est-ce que ce n’est jamais arrivé? Je ne pourrais pas dire, mais moi, c’est la première fois que je vois ça. En même temps, je pense que c’est la bonne chose à faire.»

Le but de l’avis de vigilance n’est pas de dire aux parents quoi faire avec leur enfant, note Marie-Élaine Dion de la Commission scolaire de la Capitale. «C’est surtout que ça amène les parents et les intervenants à une grande prudence», croit-elle.

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