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Trudeau affiche une préférence timide pour Macron

Prime Minister Justin Trudeau makes his way to Question Period in the House of Commons on Parliament Hill in Ottawa on Monday, May 1, 2017. THE CANADIAN PRESS/Adrian Wyld Photo: La Presse canadienne
Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Justin Trudeau a affirmé à mots couverts, mercredi, qu’il ne souhaitait pas voir Marine Le Pen s’emparer des clés de l’Élysée dimanche prochain.

Le premier ministre canadien, qui avait refusé de commenter le scrutin français à l’aube du premier tour, a laissé entendre qu’il espérait plutôt l’élection d’Emmanuel Macron.

«C’est sûr que moi, je cherche toujours des politiques qui rassemblent les gens, c’est ce sur quoi j’ai fait campagne il y a un an et demi», a-t-il lâché avant la réunion du caucus libéral.

«Je cherche toujours des gens qui peuvent rassembler plutôt que diviser», a complété Justin Trudeau lorsqu’on lui a demandé s’il espérait une défaite de la candidate d’extrême droite du Front national.

Le premier ministre n’est pas allé aussi loin que l’avait fait la veille le nouvel ambassadeur du Canada en Allemagne et envoyé spécial auprès de l’Union européenne (UE) et en Europe, Stéphane Dion.

En marge de son témoignage devant un comité de la Chambre des communes, mardi, l’ancien ministre des Affaires étrangères avait clairement affiché sa préférence pour la candidature d’Emmanuel Macron.

«Nous préférons voir à la tête d’un pays-clé comme la France en Europe un président qui croit, comme nous, que l’intégration européenne est un atout pour le monde», a-t-il offert en faisant référence, sans le nommer, à cet ancien ministre français de l’Économie qui défend l’UE.

«Nous préférons avoir un président qui partage nos valeurs d’ouverture et de respect de la diversité à la tête d’un pays ami, a complété M. Dion, se disant confiant que les Français ne jetteraient pas leur dévolu sur la candidate Le Pen dimanche prochain.

C’est aussi le signal qu’a envoyé mercredi le chef du Nouveau Parti démocratique, Thomas Mulcair. «Les affres et les dangers que représente Mme Le Pen sont bien documentés», a-t-il indiqué dans le foyer de la Chambre des communes.

Le leader néo-démocrate, qui détient la double citoyenneté française et canadienne, n’est toutefois pas allé jusqu’à dévoiler pour qui il voterait au deuxième tour. «Le vote est secret, mais je vous laisse deviner», a-t-il dit aux journalistes.

De son côté, le porte-parole conservateur en matière d’affaires étrangères, Peter Kent, a fait valoir qu’il revenait aux Français d’élire leur chef d’État et a reproché à Stéphane Dion d’avoir commis un impair diplomatique en prenant partie pour l’un des deux candidats.

«Il devrait maintenant savoir que ce n’est pas le rôle des diplomates canadiens de sauter à pieds joints dans les campagnes électorales (d’autres pays)», a-t-il soutenu, attribuant cette «première bourde» de l’ex-ministre aux liens qui l’unissent à la France.

Le fait que M. Dion possède la double citoyenneté française et canadienne «pourrait l’avoir amené à formuler ce commentaire inapproprié», a ainsi suggéré Peter Kent en mêlée de presse, mercredi après-midi.

Les Français iront aux urnes dimanche pour désigner le prochain hôte de l’Élysée. Emmanuel Macron et Marine Le Pen croisaient le fer mercredi dans le cadre d’un débat d’entre-deux tours qui a donné lieu à plusieurs prises de bec.

Les sondages donnent le candidat Macron vainqueur de la présidentielle, mais une tendance au rétrécissement de l’écart entre les deux aspirants s’est dessinée dans certains sondages au cours des derniers jours.

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