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Inondations: des semis retardés au Québec

Stéphanie Marin, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Les inondations qui sévissent au Québec donnent des soucis aux agriculteurs, mais on ne parle pas de catastrophe pour le moment, dit le directeur général des Producteurs de grains du Québec, Benoit Legault.

Ceux qui ont vu au cours des derniers jours des champs inondés sous des pieds d’eau s’inquiètent, mais cela ne signifie pas la perte des récoltes de grains, souligne-t-il.

M. Legault parle plutôt de retards dans l’ensemencement, en raison des pluies intenses et des inondations des terres.

«Ce qui est exceptionnel, c’est qu’en date d’aujourd’hui, il n’y a presque rien de semé, mis à part quelques champs de céréales», souligne-t-il.

Il précise que les sols ont encore le temps de s’assécher avant de recevoir les graines de soya, de maïs, de canola et d’avoine.

Normalement, l’ensemencement pour les grains comme le maïs et le soya est entrepris au début du mois de mai et se termine au cours de la deuxième ou de la troisième semaine du mois, selon les aléas de la nature.

Les retards actuels peuvent toutefois affecter le potentiel de rendement, indique M. Legault. De plus, un décalage du calendrier ajoute un risque, celui que les récoltes coïncident avec une période de gel hâtif à l’automne, prévient-il.

Par contre, l’été peut amener avec lui un certain rattrapage, indique le directeur général, sur une note positive.

Quant à la majorité des producteurs maraîchers, la pluie ne causera vraisemblablement pas de dommages: il était encore un peu tôt pour commencer les semis des fruits et légumes, dit Patrice Juneau, porte-parole de l’Union des producteurs agricoles (UPA).

Les producteurs de grains ont connu des années exceptionnelles en 2015 et en 2016. Même avec le retard actuel dans l’ensemencement, il sera encore possible d’avoir une année moyenne, voire un peu au-dessus de la moyenne, si les champs sont ensemencés la semaine prochaine, juge M. Legault.

«Mais si jamais ça ne repart pas la semaine prochaine, là, on pourrait s’inquiéter sérieusement», avertit-il.

Il craint d’ailleurs pour les agriculteurs. S’ils mettent les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu, il anticipe qu’ils travaillent de très longues heures et se mettent à risque pour des accidents et des blessures.

Quant à l’assurance-récolte, elle est disponible pour des pertes dues aux précipitations et aux inondations, mais à 20 pour cent de la valeur de production, la franchise est assez élevée: il s’agit de 100 000 $ de franchise pour une ferme type dans la production de grains.

Au ministère de l’Agriculture du Québec, on dit qu’il est encore trop tôt pour mesurer l’impact des inondations sur les récoltes.

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