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QS dit être capable de battre les libéraux en 2018

Québec solidaire tenait son Conseil national cette fin de semaine à l'Université de Sherbrooke. Photo: Fabian Thauvoye/Collaboration spéciale
Vicky Fragasso-Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Les porte-parole de Québec solidaire (QS) croient en leurs chances de défaire les libéraux en 2018, et ce, même si le parti de gauche refusait de conclure des pactes électoraux avec le Parti québécois.

Les centaines de délégués de Québec solidaire sont réunis en congrès, en fin de semaine, pour se prononcer notamment sur l’idée de conclure des pactes électoraux avec le PQ. Ce débat qui s’annonce houleux se déroulera dimanche, mais la publication d’un sondage samedi matin a ramené le sujet dans l’actualité.

Un sondage Léger Marketing diffusé notamment dans «Le Devoir» révèle qu’une alliance hypothétique PQ-QS récolterait 39 pour cent de l’appui populaire, contre les libéraux qui recueilleraient 29 pour cent des voix.

Sans alliance, les libéraux remporteraient l’élection avec 32 pour cent du vote, contre 26 pour cent pour la Coalition avenir Québec (CAQ) et 23 pour cent contre le Parti québécois, qui serait relégué au troisième rang. QS terminerait quatrième à 13 pour cent.

Toutefois, l’enjeu de dimanche sera moins la possibilité de conclure une alliance telle que présentée dans le sondage, que celle d’en venir à des pactes électoraux ponctuels avec le PQ — qui supposerait de ne pas présenter un candidat dans certaines circonscriptions pour favoriser l’élection d’un député péquiste, et vice versa.

Mais selon les porte-parole du parti Manon Massé et Andrés Fontecilla, les libéraux ne sont pas indélogeables même si les partis n’arrivent pas à s’entendre.

«On est nous, capables, par notre cohérence, par notre constance, capables de s’adresser aux gens racisés, aux gens de l’immigration, et dans sens-là, ce sont des votes libéraux. Allez voir les chauffeurs de taxi de ce temps-là pour savoir pour qui ils pensent voter aux prochaines élections», a expliqué Mme Massé en point de presse.

«Ce que nous ne savons pas en politique, c’est comment le bateau vire de bord un moment donné. Regardez les derniers mois de Québec solidaire!», a ajouté la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.

Mme Massé compare la situation de QS à celle du Nouveau Parti démocratique albertain, qui a été porté au pouvoir en 2015 après avoir été longtemps dans l’opposition.

«Tout ça, je suis certaine qu’un an et demi avant, personne n’y croyait», a-t-elle souligné.

L’aspirant porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois a abondé dans le même sens, soulignant qu’il ne s’était pas impliqué en politique que pour participer.

«Québec solidaire est un parti de pouvoir dorénavant et il faut agir et parler comme tel», a-t-il indiqué.

«Ça implique de dire aux gens: « Oui, nous sommes prêts si vous nous donnez votre confiance. »»

Personnellement, Manon Massé dit ne pas avoir pris de décision sur la question des pactes électoraux. Mme Massé, qui est la seule candidate au poste de porte-parole féminin, dit comprendre les arguments des deux côtés.

Parmi les deux candidats au poste de porte-parole masculin, Gabriel Nadeau-Dubois est en faveur d’amorcer une conversation avec le PQ, tandis que Sylvain Lafrenière y est réfractaire.

Khadir sert un avertissement au PQ

Le député de Mercier, Amir Khadir, comprend les opposants au projet qui se sont sentis trahis par le Parti québécois, qui jusqu’à récemment, a brisé ses promesses, selon lui.

Mais M. Khadir croit que le fait de conclure une entente avec le PQ constituerait une «opportunité» pour «consolider la croissance» de QS et «débloquer la situation politique».

Le député solidaire a d’ailleurs servi un avertissement au PQ: s’il retombe dans les «tentations identitaires», l’entente ne tient plus.

«C’est sûr que tout ça tombe(rait) à l’eau. Je voudrais que ce soit clair. Je serais le premier à dire qu’il n’y a plus d’entente», a souligné le député.

Manon Massé a assuré que les membres seraient dimanche «très, très clairs» sur les termes de l’entente avec le PQ, sur ce qui est acceptable ou non pour QS.

Le sondage laisse indifférents les opposants

Ceux qui se sont prononcés contre l’idée d’un pacte avec le PQ ne semblaient pas avoir changé d’idée à la lumière du nouveau sondage.

Le militant de longue date François Saillant croit que les pactes, tels qu’ils sont présentés maintenant, ne se feraient pas à l’avantage de QS.

«Si tout ce que ça donne, c’est de faire élire le Parti québécois, moi je n’embarque pas là-dedans», a-t-il laissé tomber.

M. Saillant a aussi fait valoir que les électeurs ne sont pas «les cartes dans un jeu».

«Tu n’échanges pas ça, des électeurs, comme des cartes de hockey», a-t-il soutenu.

Adoption du programme

Les 650 délégués de QS se sont aussi prononcés sur la dernière partie du programme, qui porte notamment sur la justice et la sécurité publique. C’est un programme détaillé sur lequel les membres travaillent depuis 10 ans et qui servira d’inspiration à la plateforme électorale du parti.

Les membres ont notamment adopté une proposition pour légaliser la marijuana et décriminaliser toutes les autres drogues — une position de principe puisqu’il s’agit d’une compétence du gouvernement fédéral.

Québec solidaire voudrait reproduire un modèle qui a fait ses preuves au Portugal, entre autres sur le plan des surdoses, a indiqué le parti.

Amir Khadir, qui est médecin, estime qu’il s’agit de la meilleure approche pour aider les toxicomanes. Il ne croit pas que cela contribue à banaliser la consommation de drogues dures.

«Ce n’est pas une question de banaliser, c’est de dire: mettons nos énergies — la police, la cour, la répression, le dispositif judiciaire — à la trousse des vrais criminels, qui sont ceux qui en ont la culture, le commerce, l’importation», a-t-il expliqué.

«Arrêtons de mettre en prison et de criminaliser ceux et celles qui en sont victimes et traitons-les comme des victimes», a-t-il ajouté.

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