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La famille de Karine Major demande la clémence du DPCP

Photo: Collaboration spéciale

MONTRÉAL — Les proches de Karine Major, la jeune femme portée disparue pendant huit jours avant d’être retrouvée saine et sauve en Saskatchewan, mercredi, demandent au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) de ne pas porter d’accusations contre elle pour avoir induit les enquêteurs en erreur lors de sa première rencontre avec eux.

Annie Major soutient que sa soeur, qui prend maintenant du repos chez des membres de sa famille, n’était «pas elle-même» et aurait «perdu pied» après un événement majeur dans sa vie personnelle.

La chimiste de 26 ans a fui Rimouski le 9 mai dernier, laissant ses proches sans nouvelles avant d’être repérée, mercredi, près de la ville de Regina, selon la Sûreté du Québec.

Son conjoint soutient qu’elle ignorait l’importante médiatisation de sa disparition. Alexandre Livernoche rapporte qu’elle aurait laissé son cellulaire et ses pièces d’identité à Trois-Pistoles, puis sa voiture au Manitoba, avant de marcher jusqu’en Saskatchewan. Après une mésaventure en autostop où elle se serait fait voler, de bons samaritains lui auraient prêté un cellulaire afin qu’elle contacte sa soeur, indique cette dernière.

Lors de sa première entrevue avec la Gendarmerie royale du Canada, Karine Major a dit avoir été enlevée — une version qu’elle a ensuite modifiée auprès des enquêteurs de la SQ. Son avocat, Jean Denis, insiste sur le fait qu’elle n’avait alors ni dormi ni mangé depuis plusieurs jours. Elle n’est d’ailleurs toujours pas en état de raconter son périple dans les détails, a-t-il ajouté, précisant qu’elle consultera des professionnels pour «se refaire une santé tant physique que psychologique».

Annie Major demande au DPCP de se montrer sensible à la détresse dans laquelle se trouvait alors sa soeur et de ne pas la traduire en justice pour méfait public.

M. Livernoche estime qu’il s’agit peut-être d’un simple malentendu avec les enquêteurs en raison de la difficulté de sa conjointe à s’exprimer en anglais.

En conférence de presse, samedi, Alexandre Livernoche et Annie Major se sont dits reconnaissants de la mobilisation du public et des médias, mais leur ont demandé de dorénavant respecter le «besoin de tranquillité» de la jeune femme.

Annie Major décrit sa soeur comme une personne réservée qui «n’aime pas être exposée publiquement». Elle n’aurait d’ailleurs toujours pas pris conscience de l’ampleur des conséquences de son départ.

«Elle n’a jamais pensé que ça pourrait donner ça, a souligné Me Denis. Je pense qu’elle se sentait mal de ce qui s’était passé lorsqu’elle a su qu’il y avait un branle-bas de combat au Québec. Et malheureusement, elle a fait une déclaration qu’elle n’aurait peut-être pas dû faire. Ce n’est pas de façon volontaire qu’elle a trompé qui que ce soit.»

L’avocat souligne que l’«élément déclencheur» qui a motivé son départ et dont elle refuse de rendre les détails publics ne concerne ni son couple ni sa famille.

«L’important, c’est qu’elle soit là. Peu importe la raison du pourquoi du comment, elle est avec nous. Je vais la serrer fort et on va prendre soin d’elle», a exposé Annie Major.

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