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Trump et le Brexit à la Conférence de Montréal

Bill Morneau. Sean Kilpatrick / La Presse Canadienne Photo: Archives Métro
Julien Arsenault, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Bien que plusieurs mois se soient écoulés depuis l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche et le vote référendaire du Brexit au Royaume-Uni, cela n’a pas empêché ces deux événements de se retrouver au coeur des discussions à la 23e Conférence de Montréal, qui prenait son envol, lundi, dans la métropole.

Avec une incertitude grandissante aux quatre coins de la planète et la montée du protectionnisme, il y a fort à parier que ces thèmes continueront à être abordés par plusieurs des quelque 3500 participants jusqu’à jeudi.

«La seule certitude que l’on a maintenant, c’est l’incertitude. Cela fera partie de la réalité pour longtemps», a affirmé le premier ministre Philippe Couillard, en mêlée de presse, après avoir participé au coup d’envoi de l’événement.

À l’instar d’autres intervenants en début de journée, le premier ministre s’est présenté comme un apôtre du libre-échange, de l’inclusion et de la collaboration entre les pays.

«Il faut avoir des économies versatiles (sic), a dit M. Couilard. Il faut voir plus loin que le moment présent et garder contact avec la réalité sociale.»

En début de journée, une table ronde s’est penchée sur certains risques géopolitiques qui viennent peser sur une panoplie d’initiatives déployées afin de donner de la vigueur à la croissance économique mondiale, qui, selon la Banque mondiale, devrait s’établir à 2,7 pour cent cette année.

«Le Brexit (et l’élection de M.) Trump créent beaucoup d’incertitude économique quant au retour du protectionnisme et remet en cause le futur de la lutte aux changements climatiques», a lancé le président-directeur de l’Autorité des marchés financiers, Louis Morisset, en levée de rideau, avant la tenue d’une table ronde.

Bien que ces éléments n’aient pas encore eu d’incidence négative sur l’économie mondiale, certaines initiatives, comme la volonté du président Trump de procéder à une déréglementation financière aux États-Unis, sont une source d’inquiétude pour les régulateurs financiers comme l’AMF.

De son côté, le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, a estimé que l’élection du président républicain au sud de la frontière et le vote référendaire du Brexit étaient un rejet du statu quo qui démontre pourquoi les gouvernements doivent être à l’écoute des populations.

«Nous ne nous attendions pas au résultat du Brexit et aux États-Unis, nous n’avions aucune idée du changement qui allait s’effectuer», a-t-il expliqué.

M. Morneau a estimé qu’un phénomène similaire est survenu au Canada lors de la dernière élection fédérale, étant donné qu’en 2015, le Parti libéral du Canada n’était que troisième dans les intentions de vote au pays, derrière le Parti conservateur du Canada et le Nouveau Parti démocratique.

Dans le cadre d’une table ronde, le ministre des Finances était accompagné de la secrétaire générale du Commonwealth, Patricia Scotland, de Thierry Breton, président-directeur général de la multinationale française Atos, spécialisée dans les services numériques, ainsi que du cofondateur de la firme Silver Lake, Glenn Hutchins.

Ministre français de l’Économie, des Finances et de l’Industrie de février 2005 à mai 2007, M. Breton a estimé que la planète semblait divisée en deux groupes: ceux ouverts sur le monde et ceux qui ont choisi de se replier sur eux-mêmes.

«Le monde est à l’envers, a-t-il lancé, en faisant référence à ce qui se passe aux États-Unis ainsi qu’au Royaume-Uni. Je n’ai jamais vu cela auparavant.»

M. Breton s’est particulièrement inquiété des conséquences du Brexit au cours des deux prochaines années, puisque «personne n’est en mesure de dire ce qui va se passer».

Celui-ci s’est notamment demandé quel sera le montant de la facture que le Royaume-Uni devra payer pour sortir de l’Union européenne, ce qu’il adviendra des quelque 4,5 millions de Britanniques qui vivent à l’étranger et des «centaines» d’accords commerciaux que ce pays devra renégocier au cours des prochaines années.

Sur une note plus positive, M. Breton a estimé que le populisme avait subi des revers récemment, dont en France, avec la victoire d’Emmanuel Macron lors de la présidentielle, ainsi qu’en Autriche, où l’extrême-droite n’a pas pu prendre le pouvoir lors de la présidentielle de décembre dernier.

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