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Étude de l’Institut économique de Montréal: un bulletin pour les enseignants?

740013 Photo: Getty Images
Lia Lévesque, La Presse canadienne

MONTRÉAL — Des «indicateurs de performance» devraient être instaurés pour évaluer les enseignants — une sorte de bulletin. Ceux qui réussissent mieux avec leurs élèves devraient être mieux rémunérés que les autres. Et on devrait pouvoir congédier plus facilement les «incompétents».

C’est ce que propose l’Institut économique de Montréal, dans une note économique publiée mercredi sur les coûts du système d’éducation au Québec et les résultats qu’il donne.

Dans leur note, Germain Belzile, chercheur associé senior, et Alexandre Moreau, analyste en politiques publiques, affirment qu’il ne faudrait plus payer les enseignants en fonction de leur ancienneté, mais en fonction de leur «performance» auprès des élèves.

«Il y a des bulletins qu’on pourrait peut-être faire pour évaluer la performance des enseignants», a avancé M. Moreau au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne.

«Des salaires plus élevés versés aux professeurs qui ont un impact positif important sur la performance de leurs élèves attireront vers l’enseignement des candidats dynamiques et créeront de l’émulation. Des salaires plus faibles pour ceux qui réussissent moins bien pourront les inciter à aller faire autre chose», écrivent MM. Belzile et Moreau dans leur note économique.

M. Moreau a aussi évoqué la possibilité de payer les enseignants différemment selon l’école, en vertu du principe que les écoles ont des clientèles différentes, qu’elles peuvent se donner un mandat particulier.

«C’est à eux, les établissements, de décider c’est quoi le montant et le juste salaire, en fonction de leurs besoins et des aptitudes de l’enseignant», a ajouté M. Moreau.

D’ailleurs, l’essentiel du message des deux chercheurs porte sur «les bienfaits de la décentralisation» vers l’école, de lui laisser plus de latitude dans ses méthodes d’enseignement et dans l’embauche des enseignants.

«On veut que les écoles aient la latitude, que les gens qui sont sur le terrain, qui voient ce qui se passe, qui connaissent les besoins de leur clientèle soient en mesure d’y répondre adéquatement. Avec le système actuel, ils sont souvent pris dans des labyrinthes bureaucratiques et des blocages des syndicats», a opiné M. Moreau.

Abolir les commissions scolaires
Les deux chercheurs proposent aussi d’abolir les commissions scolaires, non pas seulement d’en diminuer le nombre.

«C’est une grosse structure les commissions scolaires. La pertinence des commissions scolaires n’est pas toujours là», a commenté M. Moreau, qui suggère que Québec perçoive à leur place la taxe scolaire et la redistribue directement aux écoles.

L’Institut économique souligne que pendant que les dépenses en éducation augmentent, le nombre d’élèves dans le réseau public diminue.

Ainsi, les dépenses publiques de la maternelle à la fin du secondaire, incluant l’éducation des adultes, sont passées de 11,3 à 12,9 milliards $ en dollars constants au cours des 10 dernières années — une hausse de 14,1 pour cent. Pendant la même période, le nombre d’élèves dans le réseau public est passé de 1 050 000 à 983 000 — une baisse de 6,5 pour cent, selon l’IÉDM.

L’Institut attribue ces données à plusieurs causes: les dépenses de l’État pour les régimes de retraite des employés qui sont en hausse, l’accroissement du nombre d’élèves handicapés ou ayant des difficultés d’adaptation ou d’apprentissage et la baisse du ratio maître-élèves.

L’Institut économique de Montréal est un groupe de réflexion qui prône souvent moins de réglementation et davantage de concurrence.

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