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Un drapeau de Daech est retrouvé à Edmonton

Hussein Malla / La Presse Canadienne Photo: Hussein Malla / La Presse Canadienne

Il y a quelques années, Arif Dewji, propriétaire d’un commerce de drapeaux et de bannières à Coquitlam, en Colombie-Britannique, a reçu une demande inusitée de la part d’un client potentiel.

Un homme qui semblait résider à New York a envoyé le modèle d’un drapeau qu’il souhaitait faire imprimer.

M. Dewji ignorait à ce moment la signification du logo blanc sur fond noir, mais sentait qu’il y avait quelque chose qui clochait. Après avoir fait quelques recherches sur internet, il a réalisé qu’il s’agissait du drapeau utilisé par les sympathisants de Daech (le groupe armé État islamique). Il a affirmé à son client potentiel qu’il n’imprimerait pas le drapeau, et son interlocuteur a rapidement mis fin à la conversation téléphonique.

La police d’Edmonton a déjà indiqué qu’un drapeau de Daech a été trouvé la fin de semaine dernière dans un véhicule impliqué dans un événement traité comme une possible attaque terroriste. Abdulahi Hasan Sharif, un réfugié somalien âgé de 30 ans, est accusé d’avoir frappé à haute vitesse un policier avec son automobile, de l’avoir poignardé avant de foncer sur des piétons avec un camion fourgon. Il fait face à 11 accusations, incluant cinq chefs de tentative de meurtre. Aucune accusation liée au terrorisme n’a été déposée jusqu’à maintenant.

M. Dewji, propriétaire de House of Flags and Banners à Coquitlam, a dit ne pas croire que quelqu’un au Canada pourrait être en mesure de mettre la main sur un tel drapeau fabriqué professionnellement au pays, mais qu’il pourrait avoir été acheminé de la Chine. Des images du drapeau sont présentes dans les résultats de recherche sur le site chinois de commerce électronique Alibaba, mais pas sur eBay ou Amazon.

Phyllis Bright, propriétaire du commerce The Flag Shop à Edmonton, a indiqué avoir reçu une requête similaire cet été. Un homme a appelé pour demander l’impression d’un drapeau de Daech et, lorsqu’elle a refusé, il a réclamé un drapeau noir uni. Il aurait probablement eu l’intention de peindre en blanc le logo.

D’emblée, elle n’en a pas fait grand cas. Mme Bright a souligné avoir parfois dû décliner des demandes pour des drapeaux confédérés, perçus par plusieurs comme un symbole du passé esclavagiste aux États-Unis.

«Plus j’y pensais, plus la peur me gagnait», a-t-elle affirmé.

«Cela nous effraie vraiment, car avant la fin de semaine dernière, nous nous sentions vraiment à l’abri à Edmonton, et le fait que quelqu’un fasse simplement une telle demande était très effrayant.»

Mme Bright n’avait pas le nom de cet homme, mais elle a retracé son numéro de téléphone, qui était dans le réseau local. Elle a appelé la Gendarmerie royale du Canada (GRC), qui l’a référée à la police d’Edmonton. Elle a indiqué que la police lui avait dit ne pas vraiment pouvoir agir simplement à partir d’une demande pour un drapeau, mais qu’elle conservait l’information dans un dossier.

Mme Bright a dit n’avoir aucune idée où quelqu’un aurait pu se procurer le drapeau trouvé dans le véhicule à Edmonton, tout en ajoutant qu’il semblait avoir été produit de manière professionnelle selon les photos publiées dans les médias.

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