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Scheer et Ouellet courtisent le Lac-Saint-Jean

Justin Tang / La Presse Canadienne Photo: Justin Tang
Mylène Crête, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

SAINT-FÉLICIEN, Qc — Le chef du Parti conservateur, Andrew Scheer, invite les électeurs du Lac-Saint-Jean à envoyer un message clair au gouvernement libéral de Justin Trudeau. Il a entamé jeudi une visite de trois jours dans cette circonscription pour appuyer son candidat, Rémy Leclerc, en vue de l’élection partielle du 23 octobre.

«C’est l’opportunité pour les électeurs du Lac-Saint-Jean d’envoyer un message très, très clair à Justin Trudeau (pour lui dire) « nous ne sommes pas en accord avec la légalisation de la marijuana, nous ne sommes pas en accord avec les nouvelles taxes sur les petites entreprises, nous ne sommes pas en accord avec les traversées illégales à la frontière, nous ne sommes pas en accord avec les déficits bien plus grands que les libéraux ont promis »», a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse tenue dans le hangar de Transport Roger Boivin, une entreprise de Saint-Félicien.

Rémy Leclerc tente de conserver la circonscription de l’ex-ministre Denis Lebel, pour qui il a travaillé au cours des dix dernières années.

«Ce que j’entends sur le terrain, c’est beaucoup de grogne envers le gouvernement», a-t-il dit.

La légalisation de la marijuana entreprise par le gouvernement Trudeau trouve une vive opposition dans la région.

«Je ne comprends pas qu’ils empêchent le monde de fumer partout et qu’ils légalisent le pot, s’est exclamé Claude Simard, un retraité rencontré au Tim Horton’s. Je ne sais pas quel raisonnement ils ont.»

S’il est élu, Rémy Leclerc veut tenter de faire reculer le gouvernement Trudeau sur la légalisation. Il a longtemps travaillé comme intervenant en toxicomanie et est particulièrement touché par cet enjeu.

«On sent un recul qui s’en vient sur la réforme Morneau (sur la fiscalité), il a reculé sur la réforme électorale et en ce qui concerne la légalisation de la marijuana, on va lui faire une très forte opposition en Chambre et avec les sénateurs», a-t-il soutenu en entrevue.

La circonscription de Lac-Saint-Jean a été laissée vacante après la démission en juin de l’ex-ministre Denis Lebel. Les conservateurs multiplient les efforts pour garder ce comté tandis que les libéraux, les néo-démocrates et les bloquistes estiment tous avoir une chance de le remporter.

La chef du Bloc québécois, Martine Ouellet, s’est également déplacée dans la région pour appuyer son candidat Marc Maltais, un syndicaliste connu à Alma pour sa défense des travailleurs de l’usine de Rio Tinto Alcan lors du lock-out de 2012. Ils ont visité la coopérative forestière de Girardville et une ferme laitière à Albanel en plus d’aller à la rencontre d’électeurs à Alma.

«Des fois, on a l’impression que ce qui se passe à Ottawa c’est très loin de nous, mais ce n’est pas le cas. Ce sont des emplois ici qui sont à risque parce que Justin Trudeau ne se tient pas debout devant Donald Trump et ça c’est extrêmement inquiétant actuellement», a-t-elle souligné jeudi en pressant le premier ministre de respecter sa parole et de protéger la gestion de l’offre dans son intégralité.

«La seule garantie que les intérêts du Lac-Saint-Jean soient défendus, c’est par le Bloc québécois, a ajouté Marc Maltais. (…) On l’a vu avec l’utilisation du bois. Depuis que le Bloc québécois n’est plus dans la région, on a abandonné plusieurs projets au niveau de la loi sur les infrastructures du fédéral.»

La campagne électorale s’est intensifiée cette semaine avec la visite de trois des quatre chefs des principaux partis. Le nouveau chef néo-démocrate Jagmeet Singh est également allé à la rencontre des Jeannois mardi en compagnie de sa candidate Gisèle Dallaire.

Le premier ministre Justin Trudeau est attendu la semaine prochaine, mais d’ici là le ministre François-Philippe Champagne viendra épauler le candidat libéral Richard Hébert.

Lors de l’élection fédérale de 2015, le Bloc québécois et le Parti libéral avaient chacun récolté 18,4 pour cent des voix dans cette circonscription, loin derrière le conservateur Denis Lebel avec 33,3 pour cent et la néo-démocrate Gisèle Dallaire, qui avait obtenu 28,5 pour cent des suffrages.

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