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ALÉNA: Trudeau laisse les critiques à Harper

Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le premier ministre Justin Trudeau a refusé lundi de riposter aux vives critiques formulées par Stephen Harper à l’endroit du gouvernement libéral pour sa stratégie de renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), qu’il juge déficiente.

«Je garde un très grand respect pour tous ceux qui ont occupé la fonction de premier ministre, alors je ne ferai pas de commentaires sur ce que lui a dit», a-t-il offert en conférence de presse conjointe avec le président colombien Juan Manuel Santos.

«Je pense que les Canadiens voient très bien que notre gouvernement est engagé depuis les tout débuts de cette administration — même avant que M. Trump soit officiellement président», a-t-il précisé aux journalistes dans le foyer de la Chambre des communes.

L’ancien premier ministre Harper a sévèrement critiqué le gouvernement libéral pour la façon dont il pilote la renégociation de l’accord commercial tripartite dans une note de service que La Presse canadienne a obtenue la semaine dernière.

Il reproche au gouvernement d’avoir rejeté d’emblée les propositions de Washington, insisté pour négocier avec Mexico et mis de l’avant des idées progressistes concernant le travail, l’égalité des sexes, l’environnement et les Autochtones.

«Je crains que la renégociation de l’ALÉNA ne se passe très mal. Je crois aussi que la menace du président (Donald) Trump de mettre fin à l’ALÉNA n’est pas un bluff. Je crois que cette menace est vraie», peut-on lire dans la note signée par Stephen Harper.

Le premier ministre Trudeau a refusé de dire, lundi, s’il considérait lui aussi cette menace que le locataire de la Maison-Blanche a brandie à de nombreuses reprises comme une tactique de négociation qu’il n’a pas l’intention de réellement mettre à exécution.

L’évaluation des pourparlers commerciaux de Stephen Harper est contenue dans une lettre de deux pages datée du 25 octobre provenant de la firme Harper & Associates, fondée par l’ancien premier ministre canadien après son départ de la vie politique.

La ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, qui est responsable de la renégociation de ce traité vieux de 23 ans, a promptement réagi à la publication de l’article présentant le contenu de la note, vendredi.

Dans un gazouillis publié peu avant 20 h sur Twitter, elle s’est dite «en désaccord» avec les «conseils de l’ancien PM Harper», a assuré que les libéraux continueraient à défendre les intérêts canadiens et a plaidé que la «capitulation» n’est pas «une stratégie de négociation».

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