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Congés payés pour les femmes victimes de violence

Sad woman sitting alone in a empty room Photo: Getty Images/iStockphoto
Lia Lévesque, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Comme ils l’avaient fait l’an dernier, quelques dizaines d’hommes de différents milieux se sont réunis tout l’avant-midi, vendredi à Montréal, pour discuter de la violence envers les femmes et de ce qu’ils peuvent faire, individuellement et collectivement, pour la contrer.

Parmi eux, on retrouvait des policiers, des représentants de syndicats, de chômeurs, des rappeurs, des députés de l’Assemblée nationale, des avocats. Ils ont répondu à l’invitation de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes.

5 congés payés

Larry Rousseau, vice-président du Congrès du travail du Canada, a souligné l’initiative prise par l’Ontario et le Manitoba, qui ont adopté une loi qui prévoit cinq congés payés pour les cas de violence conjugale.

Ce sont les fédérations syndicales des provinces concernées, comme la FTQ au Québec, qui font pression pour que les gouvernements respectifs adoptent une loi en ce sens.

De tels congés permettent à une femme victime de violence de rencontrer un avocat, par exemple, de chercher un nouveau logement, a expliqué M. Rousseau.

«Ce n’est pas seulement pour les syndiqués, ça; c’est une loi qui s’applique à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs. C’est de ça qu’on a besoin. Ça ne règle pas les problèmes, mais ça donne plus d’outils aux femmes de pouvoir s’en sortir de leur situation. Et on responsabilise les employeurs pour qu’ils soient au courant de la situation et qu’ils soient obligés d’intervenir de la bonne façon», a expliqué M. Rousseau, au cours d’une entrevue après la rencontre.

Accès à l’assurance-emploi

Au Mouvement action chômage de Montréal, José Bazin a expliqué avoir eu à s’occuper de cas de travailleuses victimes de harcèlement sexuel ou psychologique au travail, qui avaient de la difficulté à toucher des prestations d’assurance-emploi.

«C’est très, très difficile de justifier le départ volontaire, d’expliquer que ce départ-là était obligatoire. Souvent, elles se retrouvent pas reconnues au niveau de la CNESST (santé-sécurité au travail). Disons qu’un homme qui travaille dans une usine et qui se coupe un doigt, c’est très vite reconnu. Mais le harcèlement psychologique, c’est très difficile à reconnaître. Et au niveau de l’assurance-emploi, il faut qu’elle prouve qu’elle a tout fait avant de quitter», a-t-il expliqué au cours d’une entrevue.

Policiers: ça a changé

Après que des hommes eurent eux-mêmes évoqué la difficulté pour une femme victime d’agression sexuelle de porter plainte à la police, le policier Giuseppe Boccardi, du Service de police de la ville de Montréal, a expliqué que les choses avaient changé depuis qu’il a commencé sa carrière, il y a 30 ans.

Jadis, les femmes victimes d’agression sexuelle se faisaient bel et bien demander comment elles étaient habillées lors de l’agression, mais les choses ont changé, assure-t-il. «On fait attention; on est délicat avec ça.»

Le policier Patrick Brochu, également du SPVM, qui fait de la sensibilisation et de la prévention dans les écoles, a rappelé à quel point il fallait enseigner aux filles et aux garçons le respect de soi et des autres, le droit et la capacité de dire non, l’affirmation de soi.

Paulin Bureau, policier retraité, a souligné qu’avec les textos et sextos, les menaces étaient devenues plus courantes. La situation est même parfois banalisée chez bien des jeunes, qui se disent «je le dis, mais je ne le fais pas», a-t-il relaté.

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