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Transition énergétique: Québec devrait en profiter

Photo: Archives/TC Media
Julien Arsenault, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Plus de 700 000 travailleurs québécois devraient être affectés par la transition énergétique d’ici 2030, selon une nouvelle étude réalisée par un groupe de travail multisectoriel qui souhaite «sonner l’alarme» auprès du gouvernement Couillard.

En attente de la stratégie nationale de la main-d’oeuvre, une dizaine de représentants des milieux économiques, syndicaux et environnementaux demandent à Québec de tenir compte des effets sur l’emploi découlant de ce phénomène.

Dans l’ensemble, l’économie québécoise devrait profiter du phénomène au cours de la prochaine décennie si, bien sûr, le gouvernement québécois commence à se préparer rapidement, indique le document dévoilé lundi.

«C’est sûr que si on n’intervient pas, le résultat pourrait être négatif», a expliqué le président-directeur général du Conseil du patronat du Québec (CPQ), Yves-Thomas Dorval, lundi en marge d’un point de presse, sans toutefois chiffrer les pertes potentielles au chapitre des emplois.

Les représentants du groupe de travail ont pris soin de préciser que leur sortie ne constituait pas une critique à l’endroit du gouvernement Couillard, mais plutôt un appel à la collaboration afin d’éviter que la transition énergétique ait une incidence négative sur l’emploi.

Néanmoins, ils ont senti le besoin d’interpeller les autorités gouvernementales pour s’assurer que les ressources humaines fassent partie de la réflexion.

«Au Québec on a eu tendance (…) à tarder à mettre les moyens en place pour arriver aux résultats, a souligné M. Dorval. Avec l’aspect des ressources humaines, il ne faudrait pas tarder.»

Trois secteurs

Réalisée par le Groupe de travail sur la main-d’oeuvre, l’étude identifie les transports, la construction de bâtiments ainsi que de la transformation et la distribution d’énergie comme les trois secteurs les plus susceptibles d’être touchés par la transition énergétique.

Dans les trois pistes de solution suggérées, le document de plus de 90 pages recommande notamment au gouvernement Couillard des programmes de formation initiale et continue pour l’ensemble des niveaux de scolarité.

«Par exemple, la consommation d’essence continue d’augmenter mais cela peut changer très rapidement, a analysé le directeur général d’Équiterre, Sidney Ribaux. Pour les emplois dans les concessionnaires et pour les mécaniciens, cela peut être majeur. L’idée (de l’étude) est de mettre en place des mesures visant à analyser la situation et identifier des solutions.»

Si le Québec s’est donné l’objectif ambitieux pour 2030 de réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 37,5 pour cent sous leur niveau de 1990, les auteurs de l’étude estiment que cela ne s’est pas accompagné d’une réflexion sur les impacts pour les travailleurs.

Ainsi, le document se veut une occasion pour sortir d’une vision «en silo» de la transition énergétique, croit le trésorier du comité exécutif de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Pierre Patry.

De bon augure

Sans fournir de prévisions, le groupe de travail se montre optimiste quant aux occasions pour les travailleurs québécois.

Dans le secteur des transports, par exemple, les mesures de soutien mises de l’avant par Québec du côté de l’électrification des transports devraient stimuler la création d’emplois dans la recherche et le développement des batteries.

Cela devrait contribuer à générer une «forte demande» pour des ingénieurs et des électrotechniciens, explique l’étude.

On anticipe également des pertes d’emplois limitées dans les sous-secteurs du raffinage et de la distribution pétroliers, étant donné que de nombreux travailleurs pourraient «migrer» vers des créneaux comme le bioraffinage ainsi que la distribution de «carburants alternatifs».

L’étude a été réalisée par le Groupe de travail sur la main-d’oeuvre, issu du Groupe de travail sur l’économie verte et l’économie sociale formé à l’automne 2016.

La Confédération des syndicats nationaux (CSN), le Conseil du patronat du Québec (CPQ), Fondaction CSN et la Chaire de gestion de l’énergie de HEC Montréal ont notamment participé à l’élaboration du document.

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