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Les médecins résidents se disent essoufflés

Doctor with stethoscope Photo: Getty Images/Zoonar RF
Stéphanie Marin, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Les médecins résidents aussi se disent à bout de souffle: ils font en moyenne une semaine de 71 heures et un résident sur deux rapporte des signes d’épuisement professionnel, selon deux sondages réalisés auprès de leurs membres.

Cette lourde semaine de 71 heures est leur lot depuis plusieurs années, a indiqué en entrevue le président de la Fédération des médecins résidents du Québec, Christopher Lemieux.

Il s’agit d’une moyenne calculée par la Fédération qui a demandé à ses membres de rapporter le nombre d’heures travaillées sur quatre semaines consécutives, car elles ne sont pas toutes identiques. Plus de 2000 membres sur 3500 ont répondu et fourni les chiffres.

En plus de faire de longues journées dans les divers centres hospitaliers de la province, se terminant souvent à 20 h ou 21 h — et même plus, rapporte M. Lemieux — les résidents doivent aussi effectuer des fins de semaine de garde, pour un maximum de deux par mois.

Ils font quasiment deux semaines en une, lance-t-il.

Le ministère de la Santé insiste pour augmenter leur total d’heures hebdomadaires, a-t-il rapporté, soulignant que leur convention collective est échue et que les négociations sont au point mort.

La Fédération s’oppose à une augmentation, mais n’insiste pas pour que le nombre d’heures travaillées par semaine soit réduit.

«Diminuer, c’est difficile sans affecter les soins aux patients», a expliqué le président.

Il veut toutefois plus de flexibilité pour les résidents — du «temps protégé» — pour qu’ils puissent étudier afin de réussir leurs nombreux examens.

Ceux-ci sont source d’anxiété, dit-il. Un échec est très problématique pour un résident: il va perdre un an dans le processus.

M. Lemieux juge de plus que le nombre d’heures travaillées est très lourd, que les résidents sont «surchargés» et que cela peut même être dangereux parfois pour les patients, lorsque des décisions sont prises par un professionnel de la santé complètement exténué.

«On n’a pas de reconnaissance du ministre (de la Santé) pour notre contribution», déplore le président, qui considère que le gouvernement les voit comme de «simples stagiaires».

Quant au sondage sur l’épuisement professionnel, environ le quart des membres de la Fédération y ont répondu, soit 947 sur 3600.

Selon cette autre étude, 55 pour cent des médecins résidents présentent des signes d’épuisement professionnel et 64,5 pour cent d’entre eux se sentent épuisés à la fin de leur journée de travail, au moins une fois par semaine. Bien que le sondage était axé sur la vie professionnelle, il ne peut toutefois exclure des facteurs d’épuisement non liés au travail.

«C’est dangereux pour la suite, dit M. Lemieux. Ces symptômes, ça peut mener à un vrai épuisement professionnel.» Ce qui a un impact sur le réseau de la santé, si des professionnels doivent s’absenter pour un congé de maladie.

La résidence dure en moyenne de deux à cinq ans et peut aller jusqu’à sept ans dans certaines spécialités médicales.

La Fédération et les associations qui lui sont affiliées ont obtenu des mandats de grève à 97,7 pour cent au début février.

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