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Hausse tarifaire de 0,3% pour Hydro-Québec

Julien Arsenault, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Hydro-Québec estime que la hausse tarifaire de 0,3 pour cent autorisée mercredi par la Régie de l’énergie l’obligera à se serrer la ceinture étant donné qu’elle devra soustraire 127 millions $ à son budget.

Dans sa demande déposée l’été dernier auprès de l’organisme réglementaire, la société d’État réclamait une augmentation de 1,1 pour cent des tarifs pour ses clients résidentiels à compter du 1er avril.

«Cette décision va faire en sorte que nous allons devoir faire des choix et limiter nos dépenses, a expliqué un porte-parole d’Hydro-Québec, Marc-Antoine Pouliot, au cours d’un entretien téléphonique. Nous allons continuer d’offrir le même service.»

Il est encore trop tôt pour dire comment la société d’État fera pour combler ce manque à gagner, a-t-il expliqué, préférant ne pas s’avancer sur les moyens qui pourraient être mis de l’avant.

Malgré une certaine déception, M. Pouliot a souligné que la décision de la Régie permet néanmoins à la société d’État de respecter son engagement qui consiste à ce que la hausse des tarifs soit inférieure à l’inflation — prévue à 1,6 pour cent.

Il s’agit de la plus faible hausse pour les clients résidentiels depuis 2012, lorsque l’organisme réglementaire avait décrété une réduction de 0,5 pour cent des tarifs.

Selon les calculs d’Hydro-Québec, l’impact mensuel de la décision de la Régie sera d’environ 43 cents pour une petite maison et de 90 cents pour une résidence de taille moyenne.

La société d’État fait valoir que les occupants d’un logement devraient voir leur facture diminuer, puisqu’ils pourront consommer davantage au prix le plus bas du tarif résidentiel grâce à un élargissement de la première tranche de consommation.

Par ailleurs, les grands clients industriels, à qui s’applique le tarif L, vont bénéficier du statu quo pour la prochaine année puisque ce tarif demeure inchangé.

Pour et contre

Dans sa décision, la Régie dit donner le feu vert à une hausse de 0,3 pour cent en raison de l’augmentation du coût des approvisionnements en électricité ainsi que du coût du service de transport.

Elle revoit toutefois à la baisse les revenus demandés par Hydro-Québec en ce qui a trait à ses coûts d’approvisionnement, de transport et de distribution. L’organisme atténue également les demandes de la société d’État en matière d’effets des températures.

Par voie de communiqué, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) s’est réjouie de la décision de la Régie, la qualifiant de «bonne nouvelle» pour les petites et moyennes entreprises de la province.

Sa vice-présidente, Martine Hébert, a rappelé que les coûts de l’électricité représentent une part importante des dépenses des membres de la FCEI.

«À l’heure où nos voisins du Sud ont entrepris une réforme fiscale majeure et où l’incertitude plane en raison de leurs élans protectionnistes, le Québec a besoin de tous les leviers possibles pour assurer et maintenir la compétitivité de ses PME», a-t-elle fait valoir.

La réaction a toutefois été différente du côté de l’Union des consommateurs, qui a qualifié la décision de la Régie de «hausse inégale» alors que l’organisme réglementaire avait «toute la latitude pour geler également les tarifs des ménages québécois, voire les faire diminuer».

Parmi ses critiques, l’organisme a notamment mis en relief que les clients résidentiels d’Hydro-Québec devront absorber une hausse, tandis que les clients industriels de la société d’État bénéficient d’un gel.

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Hausses tarifaires des clients résidentiels des dernières années:

— 2018: 0,3 pour cent

— 2017: 0,7 pour cent

— 2016: 0,7 pour cent

— 2015: 2,9 pour cent

— 2014: 4,3 pour cent

— 2013: 2,4 pour cent

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