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Légionellose: la faute aux péquistes

Photo: Paul Chiasson/PC

QUÉBEC – Malgré qu’une recommandation formulée en 1997 de mettre en place une réglementation sur l’entretien des tours de refroidissement n’ait jamais été suivi, le gouvernement Charest rejette toute responsabilité en lien avec l’épidémie de légionellose à Québec, qui a touché 102 personnes et fait six morts jusqu’à présent.

La recommandation faisait partie d’un document produit par le Centre de santé publique de Québec qui avait été remis au gouvernement péquiste de l’époque.

Or 15 ans plus tard, la même épidémie frappe Québec, et le ministre de la Santé Yves Bolduc se défend de n’avoir pu «tout débusquer ce qui s’est fait» avant l’arrivée des libéraux au pouvoir, en 2003.

En point de presse samedi, il a indiqué que le gouvernement Charest a travaillé «à partir du moment où il est arrivé au pouvoir» et a suggéré aux médias de poser leurs questions aux membres du gouvernement péquiste à la tête du Québec en 1997.

M. Bolduc a par ailleurs assuré regarder les rapports produits par la Santé publique «de façon attentive», avant d’ajouter que le gouvernement actuel appliquait les recommandations qui y sont formulées.

Le candidat de la Coalition Avenir Québec, Gaétan Barrette, a accusé vendredi le Parti libéral de ne pas avoir agi dans le dossier depuis qu’il est en poste, ajoutant que l’éclosion aurait pu être prévenue.

M. Barrette s’est cependant gardé de pointer du doigt le gouvernement péquiste de l’époque. Son chef, François Legault, était alors de cette formation au pouvoir.

En parallèle, le quotidien Le Soleil rapporte samedi qu’un citoyen de Québec, Martin Courcy, lance un appel aux victimes actuelles de la légionellose afin d’intenter un recours collectif contre le gouvernement du Québec pour négligence.

Il est encore en colère du décès de sa mère causé par la maladie en 1996, et il accuse le gouvernement de ne pas avoir agi à la suite de la publication du rapport.

Martin Courcy explique que sa mère, Yolande Courcy, est décédée en 1996 à l’âge de 72 ans de la maladie du légionnaire. Elle avait vécu toute sa vie dans le quartier Limoilou. Son rêve était de s’installer en haute ville. Au printemps 1996, ses enfants l’avaient aidée à déménager dans un logement près du Grand Théâtre de Québec. Elle est décédée en juin, soit quelques semaines après avoir emménagé dans son nouveau logement.

A cette époque, la souche de la légionellose avait été identifiée à l’édifice Place Québec. Les vents étaient favorables au déplacement de la bactérie.

En 1996, Jean Rochon était ministre de la Santé sous un gouvernement péquiste. Après le décès de sa mère, Martin Courcy avait écrit au propriétaire de Place Québec. Il n’avait reçu aucune réponse. Il avait alors pris la décision de poursuivre le propriétaire, mais aucun médecin n’a voulu servir d’expert dans cette cause prétextant que Mme Courcy était une personne vulnérable en raison de son âge, de sa consommation de tabac et de son diabète.

Selon lui, un recours collectif, représentant les victimes ayant contracté la maladie du légionnaire en 1996 et celles de cet été, est envisageable. Il attend maintenant que les victimes et leurs familles entrent en communication avec lui pour commencer à préparer le processus judiciaire.

À Québec, la Direction régionale de santé publique de la Capitale-Nationale (DRSP) tente de contrôler l’éclosion de légionellose depuis le 31 juillet dernier.

La ville de Québec et le DRSP ont procédé à l’inspection, l’échantillonnage et la désinfection de 89 tours de refroidissement.

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