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Bientôt des alertes d’urgence envoyées sur les téléphones

TORONTO — Les fournisseurs canadiens de services sans fil se préparent à une mise à jour du Système national d’alertes au public, qui forcera les téléphones intelligents à émettre un bruit lorsqu’une alerte d’urgence est déclenchée.

Dans les situations d’urgence — les alertes Amber, les incendies de forêt, les désastres naturels, les attaques terroristes ou les conditions météorologiques extrêmes — les autorités pourront envoyer des alertes locales qui forceront les cellulaires munis d’un réseau LTE à émettre une alarme qui sera semblable à ce que l’on entend à la télévision ou à la radio lorsque de tels avertissements sont en vigueur. Les téléphones afficheront aussi un texte bilingue.

Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a donné un an aux fournisseurs pour qu’ils mettent en place le système. Une échéance a été fixée au 6 avril.

Un rapport du CRTC indique que la majorité des entreprises voulaient donner l’option au consommateur de désactiver l’alarme pour certaines alertes, mais l’organisme fédéral estime que les Canadiens ne devraient pas se soustraire aux avertissements d’urgence.

La porte-parole du CRTC Patricia Valladao souligne que ces informations sont de haute importance pour les Canadiens, qu’ils le veulent ou non.

Par contre, si un téléphone est fermé, l’alerte ne sera pas activée. Et si un appareil est en mode silencieux, l’alerte ne le forcera pas à émettre un son.

Bien qu’une grande majorité des téléphones soient compatibles avec le programme, les fournisseurs de service sans fil ont publié une liste d’appareils qui seront touchés par les changements. Les consommateurs peuvent déjà recueillir plus d’informations sur le site alertready.ca.

Patrick Tanguy, un sous-ministre adjoint au ministère de la Sécurité publique, affirme soutenir la position du CRTC de ne pas permettre aux consommateurs de se soustraire à ces alertes.

«Quand vous recevez ces alertes, votre vie est à risque. Alors ce n’est pas qu’il y a un danger potentiel, il y a un danger», a-t-il indiqué.

D’autres expériences dans le monde

De tels systèmes sont déjà en place dans d’autres pays, notamment aux États-Unis. Une fausse alerte au missile à Hawaï avait d’ailleurs fait les manchettes en janvier.

La Nouvelle-Zélande a implanté un système similaire en novembre. Un mois plus tôt, plusieurs consommateurs avaient toutefois cherché à se retirer du programme parce qu’un test d’alerte avait été envoyé accidentellement à 1h30 le matin.

La Ville de New York avait éprouvé le même problème en 2013, lorsqu’une alerte sur un enfant disparu a été diffusée pendant la nuit, à 3h51, ce qui avait suscité un débat sur la pertinence d’un tel système.

Le programme de la Saskatchewan a aussi été critiqué en janvier, après que les abonnés à l’application SaskAlert eurent reçu une fausse alerte sur une inondation et un incendie de forêt. Les autorités avaient plus tard expliqué que des employés essayaient le système à l’époque et qu’ils avaient envoyé les messages par erreur.

M. Tanguy a reconnu que le nouveau système «n’était pas infaillible à 100%», mais il a assuré que les fonctionnaires de tous les ordres du gouvernement avaient travaillé sur le programme en utilisant les meilleures pratiques «pour s’assurer que ces événements n’arrivent pas comme à Hawaï».

Des tests avant la mise en oeuvre

Le système d’alerte est administré par Pelmorex Corp, la société mère du Weather Network (Météo Média). L’entreprise enverra des alertes tests au début du mois de mai pour que les consommateurs s’habituent.

«Avec de la chance, les gens deviendront familiers avec le son d’ici le moment où ils recevront de vrais messages d’urgence», a déclaré Paul Temple, vice-président principal, affaires stratégiques et réglementation chez Pelmorex.

«De nos jours, pas mal tout le monde a un téléphone et vous n’êtes pas nécessairement en train d’écouter la radio ou de regarder la télévision, alors c’est juste une autre façon de joindre les gens rapidement lorsque leur vie est possiblement en danger.»

Le CRTC a prévenu que les fournisseurs de service ne pourraient pas facturer à leurs clients l’abonnement à ce système.

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