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Carlos Leitao revient sur les «fake news»

Patrice Bergeron, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le ministre des Finances, Carlos Leitao, est revenu mardi sur sa dénonciation des «fake news».

Récemment, il avait ainsi déploré de la désinformation concernant le Réseau express métropolitain (REM), le train de banlieue de la Caisse de dépôt et placement.

Dans une allocution devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, M. Leitao avait évoqué les «fake news», une expression abondamment relayée depuis l’élection du président Donald Trump, et qui est censée désigner la désinformation colportée par les médias.

En point de presse avant d’aller à la séance du caucus libéral mardi midi, M. Leitao a soutenu qu’il a été mal interprété par les médias et qu’il ne les visait pas. Il a dit qu’il s’en prenait plutôt à ceux qui font du REM un débat partisan.

«Je ne vise surtout pas les médias, ce n’est pas ça du tout», a insisté le ministre des Finances. Selon lui, le REM est un projet «extraordinaire» et il est regrettable que des mouvements politiques qu’il n’a pas nommés s’en emparent.

«Ce que je vise, c’est la politisation de ce projet magnifique par des mouvements politiques ici ou à Montréal, c’est ce que je trouve qui est dommage», a-t-il poursuivi.

Invité à expliquer comment cela a pu être mal interprété, M. Leitao a été évasif et a mis fin à la mêlée de presse.

«Je regrette que cela a été mal interprété par vous, ce ne sont pas les médias, c’est la politisation», a-t-il dit en tournant les talons.

Le projet du REM est malmené depuis plusieurs semaines, en raison notamment des privilèges qu’il a obtenus, mais aussi du manque de transparence et des risques d’explosion des coûts pour les municipalités.

Une entente encore confidentielle, mais dont La Presse canadienne avait obtenu copie, prévoit de vastes zones de monopole et de territoires de «rabattage», dans les couronnes et à Montréal. Par ailleurs, les villes de Longueuil et de Laval s’insurgeaient contre le mécanisme de tarification.

L’opposition officielle péquiste en a d’ailleurs fait un cheval de bataille dans la région de Montréal en vue des prochaines élections, en proposant un contre-projet, censé répondre aux besoins de toute la région, notamment l’est de l’île et la Montérégie qu’elle juge mal servis par le tracé de la Caisse de dépôt.

Mardi, le PQ a d’ailleurs vertement dénoncé les subventions massives versées au REM par le gouvernement Couillard, mais aussi par Hydro-Québec, qui a augmenté de 295 à plus de 330 millions $ les sommes qu’il accordera au projet.

«La baloune des subventions explose, a tonné le porte-parole péquiste sur les questions qui touchent la Caisse de dépôt, Alain Therrien. On est obligé de revoir la Régie de l’énergie pour qu’on puisse permettre à Hydro-Québec de monter les tarifs d’hydroélectricité pour payer cette subvention-là.»

Le ministre des Transports, André Fortin, a pour sa part plaidé que le REM allait rapporter 555 millions $ dans les années à venir.

Le député caquiste de Deux-Montagnes, Benoit Charette, a pour sa part dénoncé les mesures d’atténuation qui seront mises en place les fins de semaine bientôt sur la ligne actuelle du train Montréal-Deux-Montagnes, dont le service sera perturbé par les travaux préparatoires du REM dans le tunnel Mont-Royal.

Le député soutient notamment un service de navette proposé par une entreprise, Netlift, à un tarif de 0,25 $ du kilomètre-passager, et exige que le ministère des Transports se penche sur cette solution.

Le ministre André Fortin a rappelé que ces décisions relèvent de l’Agence régionale de transport métropolitain.

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