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Possible harcèlement au NPD: l’enquête est terminée

Photo: La Presse canadienne
Lee Berthiaume, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Un député fédéral du Nouveau Parti démocratique (NPD) accuse le clan de l’ancien chef Thomas Mulcair d’avoir formulé une plainte de harcèlement non fondée contre lui parce qu’il avait remis en question le projet de taxe sur le carbone du gouvernement Trudeau.

Erin Weir, un député fédéral néo-démocrate de la Saskatchewan, allègue que M. Mulcair et d’autres membres du parti ont tenté d’étouffer un débat sur la taxe sur le carbone et sur ses impacts dans l’ouest du Canada.

M. Weir a formulé ces allégations dans un communiqué diffusé mardi, après que certains médias eurent révélé que l’enquête indépendante menée au sujet de possibles plaintes de harcèlement contre lui avait été finalisée.

Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a le document en sa possession depuis environ deux semaines, selon le parti, qui prévoit donner le rapport aux plaignantes, avant que certaines parties ne soient rendues publiques.

L’enquête avait été ouverte en février, après que le député de la Saskatchewan Erin Weir eut été accusé par l’une de ses collègues du caucus, Christine Moore, d’avoir harcelé plusieurs femmes, dont des employées du parti.

Même si Mme Moore ne disait pas avoir subi elle-même de harcèlement, Jagmeet Singh avait jugé que les allégations étaient assez sérieuses pour suspendre M. Weir. Le chef néo-démocrate avait alors demandé à la professeure de droit de l’Université d’Ottawa, Michelle Flaherty, d’enquêter sur le sujet.

Erin Weir avait clamé son innocence lorsqu’il a été suspendu, mais il avait gardé le silence pendant l’enquête.

Un débat «réprimé»?

L’ancien économiste dit s’être senti obligé de parler après avoir lu un article du réseau anglais de Radio-Canada. Dans celui-ci, une plaignante anonyme accusait M. Weir de lui avoir parlé de façon agressive et disait s’être sentie intimidée physiquement.

«Il est clair que la plaignante est une ancienne employée de (l’ancien) bureau du chef du NPD qui a intercepté Weir, en chemin vers un micro, pour l’empêcher de parler sur une résolution au congrès du NPD de la Saskatchewan en 2016», a-t-il écrit, parlant de lui à la troisième personne.

Erin Weir affirme qu’il voulait débattre d’une proposition pour demander au Canada d’élargir sa taxe sur le carbone sur les importations provenant des autres pays pour ne pas désavantager les producteurs canadiens. Mais selon sa version, l’ancien président du caucus Charlie Angus et Thomas Mulcair «ont souhaité éliminer cette discussion».

«En d’autres mots, la plainte ne vient pas de Weir qui exerçait son autorité sur une employée, mais un employé de l’ancien chef fédéral a profité de son autorité pour réprimer un débat qu’ils jugeaient contentieux», a poursuivi le député, qui a nié avoir été agressif ou en colère.

Selon Erin Weir, Thomas Mulcair et Charlie Angus l’ont par la suite empêché de poser des questions à la Chambre des communes pendant plusieurs mois «comme punition pour avoir tenté de soulever l’enjeu». Il a aussi accusé les deux politiciens d’avoir voulu faire obstruction à son investiture du NPD dans Regina-Lewvan en 2014.

MM. Angus et Mulcair n’ont pu être joints pour commenter les allégations.

L’enquête publiée partiellement

Des représentants du parti ont confirmé mardi que Mme Flaherty avait remis son rapport le mois dernier. Le parti entend rendre publiques les parties qui ne sont pas confidentielles ou privées, mais il souhaite redoubler de prudence pour protéger et respecter toute personne impliquée.

«Nous sommes dans une enquête détaillée et équitable pour répondre à des allégations sérieuses, tout en protégeant l’identité des gens qui peuvent avoir dénoncé», a affirmé dans un communiqué Willy Blomme, le chef de cabinet de M. Singh.

«Le rapport contient des informations privées et confidentielles qui ne peuvent être dévoilées. Les conclusions de l’enquête qui ne violent pas cette confidentialité seront publiées aussitôt que possible.»

Selon le réseau anglais de Radio-Canada, Michelle Flaherty a fait état de plusieurs plaintes de harcèlement contre M. Weir. L’article de la CBC ne précise toutefois pas si les plaintes se sont révélées fondées.

Le parti n’a pas voulu confirmer ces informations.

Il a seulement indiqué que M. Singh s’était engagé dans une démarche équitable, pour écouter toute personne qui voudrait porter plainte. Son objectif dans tout ce processus est de régler le problème et d’assurer un milieu de travail sécuritaire pour tous, a-t-on ajouté.

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