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Les ex-bloquistes se nommeront «Québec Debout»

Former Bloc Quebecois MP Rheal Fortin speaks to reporters in the foyer of the House of Commons, in Ottawa on Wednesday, February 28, 2018. The seven MPs who left the Bloc Quebecois earlier this year over differences with Martine Ouellet's leadership have the name they want for their new party: Quebec Debout. THE CANADIAN PRESS/Sean Kilpatrick Photo: Sean Kilpatrick / La Presse canadienne
Mylène Crête, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Les sept ex-bloquistes ont choisi le nom de leur nouveau parti: Québec debout. Leur porte-parole, Rhéal Fortin, rejette toutefois toute étiquette indépendantiste et se dit toujours prêt à accueillir les fédéralistes moins convaincus.

«Nous croyons que le Québec doit contrôler la totalité de ses leviers culturels, politiques, économiques, a-t-il dit. Additionnez tout ça, puis mettez-nous l’étiquette qui vous apparaît la plus appropriée. Moi, je vous dit: on est inclusifs. Moi, je veux parler avec tout le monde.

«C’est clair que s’il y a quelqu’un qui me dit « moi Rhéal, je ne peux pas imaginer le Québec autrement qu’à l’intérieur d’une tutelle fédéraliste », on a un méchant problème, a-t-il expliqué. Je ne pense pas qu’on va faire de la politique du même côté de la clôture.

«Mais quelqu’un qui me dit « moi, ton étiquette indépendantiste, ça m’achale un peu, mais je suis d’accord pour que le Québec perçoive ses impôts, je suis d’accord que le Québec adopte toutes ses lois, je suis d’accord que le Québec décide seul des traités internationaux », bien mon chum t’es un indépendantiste, puis tu ne le savais pas, viens t’en!», a-t-il ajouté.

Le nouveau parti veut revenir à la mission originelle du Bloc québécois lors de sa création en 1991, soit celle de défendre les intérêts du Québec à Ottawa et de laisser la question de l’indépendance aux partis souverainistes qui siègent à l’Assemblée nationale.

«Je suis indépendantiste, mais je ne veux pas faire de la promotion de l’indépendance mon cheval de bataille à Ottawa, ce n’est pas pour ça que je suis ici», a souligné M. Fortin.

Ceux qui se nommeront désormais «les debouts» comptent enregistrer le nom de leur parti auprès du Directeur général des élections d’ici environ une semaine. Ils lanceront prochainement une tournée de consultation.

«C’est comme dire que je suis végétarien, mais que je mange de la viande, s’est moqué le chef parlemetaire du Bloc québécois, Xavier Barsalou-Duval. Ça ne marche pas. Quand t’es indépendantiste, tu travailles pour l’indépendance du Québec. C’est ce que Mme Ouellet veut faire, c’est ce que M. Beaulieu voulait faire et je pense que c’est ce qu’il veut encore faire.»

Mario Beaulieu, toujours bloquiste

Le député Mario Beaulieu ne se joindra pas à ce nouveau parti. Il a décidé mardi de rester au Bloc québécois dont il est également le président pour militer contre sa chef, Martine Ouellet, à cause de «son incapacité à rassembler».

«Le problème, ça a été davantage la façon dont Martine Ouellet agit en tant que chef qui a fait en sorte que les sept députés ont démissionné, qu’il y a eu aussi toute une série de démissions à la permanence du Bloc et qui a créé beaucoup de divisions à l’intérieur du parti», a-t-il révélé en entrevue.

Il note que quatre directeurs généraux se sont succédé depuis l’arrivée de la chef il y a un peu plus d’un an.

«Depuis que Mme Ouellet est là, on est pris constamment dans des crises à l’aile parlementaire, à la permanence qui nous empêchent de vraiment faire une promotion de l’indépendance efficace auprès de la population.»

M. Beaulieu avait admis réfléchir à son avenir à l’issue du conseil général du parti le 29 avril. Il avouait ne plus avoir confiance en Mme Ouellet. Les militants venaient alors d’adopter la sortie de crise proposée par la chef, soit celle de tenir un référendum les 1er et 2 juin sur la mission du Bloc québécois comme promoteur de l’indépendance et un vote de confiance.

M. Beaulieu est en désaccord avec cette sortie de crise, lui qui dit avoir demandé à Mme Ouellet en mars de quitter la direction du parti. Il craint aujourd’hui pour l’avenir du Bloc québécois.

«En étirant la crise de cette façon-là, on s’affaiblit financièrement parce que le financement depuis les débuts de la crise est de beaucoup amoindri et les dépenses pour faire un référendum, même appuyer le camp du oui, ce sont des dépenses qui s’ajoutent au processus», a-t-il fait valoir.

M. Barsalou-Duval l’a invité à se rallier. «Vous savez, il y a le bureau national qui a pris une orientation, il y a le conseil général qui a pris une orientation, là les membres vont avoir l’occasion de voter, a-t-il dit. Donc, il va être important après que tout le monde se rallie à la décision prise par les membres comme cela aurait déjà dû être fait après le conseil général.»

Le Bloc québécois est plongé dans la tourmente depuis le 28 février. Sept de ses dix députés ont alors claqué la porte en disant être incapables de s’entendre avec leur chef et en lui reprochant son intransigeance.

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