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Trudeau prêche la tolérance aux États-Unis

Sean Kilpatrick / La Presse Canadienne Photo: Sean Kilpatrick
Mia Rabson, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

NEW YORK — Le premier ministre Justin Trudeau a entamé mercredi une autre tournée de promotion du libre-échange aux États-Unis, mais son séjour a débuté par un message d’ouverture et de tolérance lancé aux nouveaux diplômés de l’Université de New York.

Alors qu’il pourrait s’agir de la dernière semaine pour en arriver en 2018 à une entente sur un nouvel Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), M. Trudeau a amorcé cette visite de trois jours en livrant un discours pour l’Université de New York au stade des Yankees.

C’est la deuxième fois cette année que M. Trudeau s’adresse à des étudiants américains. En février, il avait déclaré devant des étudiants de l’Université de Chicago que la fin de l’ALÉNA nuirait à des millions d’Américains. Il s’agit de la 15e visite de Justin Trudeau aux États-Unis depuis qu’il est devenu premier ministre en 2015, et c’est son 10e séjour depuis que Donald Trump a été élu président, il y a 15 mois, en menaçant de déchirer l’accord commercial.

Mais lors de la collation des grades de l’Université de New York, au mythique stade des Yankees, mercredi matin, M. Trudeau a plutôt demandé à ces quelque 10 000 jeunes hommes et femmes de respecter ceux qui ne pensent pas comme eux ou qui sont différents, et d’amorcer le dialogue avec ceux qui ne sont pas d’accord avec leurs points de vue. Il a par contre soutenu que certains points de vue ne seront jamais valables, comme les mutilations génitales féminines ou le climatoscepticisme.

Le premier ministre canadien a aussi encouragé ces jeunes à jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre les nationalismes et les politiques identitaires, qui rendent le monde beaucoup plus complexe, selon lui. Abrités des averses incessantes sous une mer de parapluies multicolores, les nouveaux diplômés ont accueilli ce discours avec enthousiasme.

«Le leadership dont nous avons le plus besoin aujourd’hui, et dans les prochaines années, est un leadership qui rassemble les gens», a déclaré le premier ministre Trudeau. «C’est l’antithèse de la polarisation, du nationalisme violent, des politiques identitaires qui sont si communes dernièrement», a-t-il ajouté.

Justin Trudeau s’est bien gardé de nommer le président américain ni aucun autre leader mondial durant son discours qui semblait viser le genre de rhétorique populiste prisée par Donald Trump.

Un étudiant sur cinq parmi les 50 000 inscrits à l’Université de New York proviennent de l’extérieur des États-Unis. Un public sur-mesure pour accueillir le premier ministre canadien. Christopher Hearn, le présentateur étudiant qui a ouvert la cérémonie était le directeur de la diversité de l’association étudiante et le co-directeur du centre pour la diversité de l’Université de New York.

Suivant une pratique familière au premier ministre Trudeau, Christopher Hearn a entrepris son discours en soulignant le fait que le Yankees Stadium a été construit sur un territoire qui appartenait jadis aux Autochtones. Se disant descendant d’esclaves, le jeune homme a rendu hommage à ses ancêtres qui ont vécu la servitude.

Justin Trudeau recevait un diplôme honorifique de l’Université de New York, son deuxième depuis qu’il est premier ministre — il avait reçu le premier en juillet à l’Université d’Édimbourg, en Écosse.

À la suite de son discours, le premier ministre a entrepris sa mission économique en rencontrant des gestionnaires de fonds de pension internationaux et des dirigeants de la société de gestion BlackRock en compagnie de la présidente de la Banque de l’infrastructure du Canada Janice Fukakusa.

Durant cette visite de trois jours aux États-Unis, le premier ministre rencontrera aussi des scientifiques et des investisseurs. M. Trudeau a d’ailleurs rencontré mercredi plusieurs dirigeants de grandes entreprises américaines, dont PepsiCo et Honeywell. Il doit prononcer une allocution jeudi devant le Club économique de New York, et participer vendredi à la conférence Solve, au Massachusetts Institute of Technology (MIT), à Cambridge, près de Boston.

En raison des difficultés que rencontrent les investisseurs internationaux au Canada, surtout dans le domaine de l’énergie avec l’opposition à laquelle font face les projets majeurs comme l’oléoduc Trans Mountain, le gouvernement doit absolument stimuler les investissements dans le cadre de sa politique étrangère.

Justin Trudeau a souligné que le Canada est présentement le seul pays du G7 qui détient des accords commerciaux avec chacun des autres États membres. Une information qui a suscité des applaudissements autour de la table.

Plus tôt cette semaine, le premier ministre s’est entretenu au téléphone avec le président Donald Trump au sujet de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA). Une conversation lors de laquelle il a mentionné au président Trump qu’une entente est possible, mais seulement si les États-Unis assouplissent certaines de leurs demandes.

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