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La CAQ veut réformer le système de santé

Coalition Avenir Quebec Leader Francois Legault speaks at a news conference before entering a party caucus meeting, Tuesday, October 18, 2016 at the legislature in Quebec City. CAQ MNAs Francois Bonnardel and Nathalie Roy, look on. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot

LÉVIS, Qc — Profondément déçue de la réforme Barrette, la Coalition avenir Québec (CAQ) a promis, samedi, de grands changements en santé, sans dire combien ils coûteraient.

Le porte-parole de la CAQ en matière de santé, François Paradis, a étalé pendant près d’une heure, et devant quelque 800 militants réunis en congrès à Lévis, le très attendu plan en santé de son parti.

La CAQ, a-t-il expliqué, réduirait le temps d’attente dans les urgences, améliorerait l’accès aux médecins de famille, augmenterait l’utilisation des blocs opératoires et les services à domicile, en plus d’offrir deux heures de stationnement gratuites dans tous les établissements de santé pour les visiteurs et les malades.

S’il est élu au pouvoir le 1er octobre prochain, le parti ouvrira des postes d’infirmières à temps plein et abolira les heures supplémentaires obligatoires. Il décloisonnera la pratique médicale, donnera plus d’autonomie aux régions, et lancera un vaste chantier de rénovation des hôpitaux et des CHSLD.

Davantage de cliniques privées de chirurgie seraient mises à contribution dans un gouvernement caquiste, «afin que les patients soient opérés rapidement aux frais de l’État».

«Actuellement, 59 pour cent des Québécois sont incapables de voir un médecin ou une infirmière le jour même ou le lendemain lorsqu’ils sont malades, a déclaré M. Paradis. Les Québécois méritent mieux que les promesses de Jean Charest, ils méritent mieux que l’arrogance de Philippe Couillard, ils méritent beaucoup mieux que l’attitude de Gaétan Barrette.»

Mais, plus tard devant les journalistes, M. Paradis a été incapable de dire combien tout cela coûterait aux contribuables.

Il a avancé que la CAQ pourrait financer ces mesures en renégociant les ententes avec les médecins.

Le gouvernement Couillard a accordé des hausses de rémunération aux médecins, alors que ceux-ci gagnent déjà plus que leurs confrères et consoeurs en Ontario, a-t-il déploré, en s’offusquant du fait que 185 médecins québécois sont maintenant millionnaires.

Il y aurait également des économies à faire en s’attaquant au surdiagnostic médical et à l’incorporation des médecins. «Il y a beaucoup de récupération de sommes au-delà de celles qui seraient investies», a affirmé le député de Lévis.

Ne donnant officiellement aucun indice de vouloir un jour occuper le poste de ministre de la Santé, M. Paradis a promis que son plan apparaîtrait bientôt dans le cadre financier du parti, à l’occasion de la campagne électorale.

Des «slogans», dit le ministre; du «rêve», dit le PQ

Samedi, le ministre libéral de la Santé, Gaétan Barrette, a réagi sur Twitter: «Résumé des propositions de la CAQ en santé 1) une liste de slogans, 2) pas de plan, zéro réponse sur comment y arriver et 3) pas de budget. La meilleure: questionné si ses propositions seront à coût nul @fparadislevis répond ‘N’ayez pas peur’. Brouillon!»

De Drummondville où le Parti québécois (PQ) se réunit en conseil national, le chef péquiste Jean-François Lisée et sa porte-parole en matière de santé, Diane Lamarre, se sont également moqués du plan de la CAQ, l’accusant de vendre du rêve.

«Ça nous fait penser à Jean Charest en 2003, qui disait que dans quelques mois, il allait régler le problème de l’attente au Québec. Plus personne ne croit ça, a martelé M. Lisée. Il aurait voulu dire la chose la moins crédible possible en santé que c’est ça qu’il aurait dit.»

«On pourrait appeler ça Noël en juin, a ironisé à son tour Mme Lamarre. De promettre un médecin en 90 minutes à l’urgence, tout le monde en rêve, mais c’est un rêve, on est très très loin de ça. (…) C’est tout à fait irresponsable.»

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Quelques mesures phares du plan de la CAQ en santé:

-Offrir un médecin de famille à tous les Québécois;

-Améliorer l’accès aux soins le soir et la fin de semaine dans les CLSC, les GMF et les cliniques réseaux;

-Réduire l’attente à 90 minutes en moyenne avant de voir un médecin à l’urgence;

-Investir dans les soins à domicile;

-Augmenter le taux d’utilisation des blocs opératoires;

-Ouvrir des postes d’infirmières à temps complet et abolir les heures supplémentaires obligatoires;

-Décloisonner la pratique médicale pour permettre aux professionnels de la santé d’utiliser toutes leurs compétences;

-Revoir le mode de rémunération des médecins de famille, renégocier l’entente avec les spécialistes, et abolir les primes cachées;

-Revoir la tarification de certains actes médicaux;

-Resserrer les règles de l’incorporation des médecins;

-Abolir les tarifs abusifs de stationnement des hôpitaux;

-Lancer un vaste chantier de rénovation des hôpitaux et des CHSLD.

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