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Robert Poëti ne sera pas candidat aux prochaines élections

Photo: Archives Métro
Caroline Plante et Jocelyne Richer, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Robert Poëti est devenu mercredi le sixième ministre et le 15e député libéral à annoncer qu’il ne sera pas candidat aux prochaines élections.

Le ministre délégué à l’Intégrité des marchés publics a créé la surprise générale, mercredi matin, en se présentant au caucus quotidien des députés libéraux, en demandant à prendre la parole pour annoncer à ses collègues qu’il allait bientôt quitter la vie politique. Fait inusité: personne n’était au courant, pas même le premier ministre Philippe Couillard.

En point de presse, M. Poëti a justifié sa manière peu habituelle de faire les choses en disant qu’autour de la table ses collègues étaient tous des députés comme lui.

À l’interne, son départ n’était pas du tout anticipé, surtout que M. Poëti avait déjà passé l’étape de l’investiture dans Marguerite-Bourgeoys il y a plusieurs mois, en décembre.

Il affirme quitter en très bons termes avec ses collègues et avec le premier ministre, malgré un parcours politique en dents de scie.

Loin de pleurer la décision de son ministre, le premier ministre Couillard a dit voir dans son départ et celui de plusieurs autres collègues «une opportunité de renouveau sans précédent» pour son équipe le 1er octobre.

«Quand vous verrez l’équipe le jour du départ, (…) vous verrez que c’est l’équipe la plus renouvelée que le Parti libéral aura jamais présentée, ce qui en soit est une bonne nouvelle pour la démocratie et pour notre formation politique», a réagi M. Couillard en mêlée de presse à l’Assemblée nationale, à la sortie du caucus.

Il a remercié M. Poëti, qui a consacré six ans de sa vie au service public. «J’ai eu une bonne relation de travail avec Robert, il y a eu des moments plus difficiles, mais il a fait des choses importantes», a souligné le premier ministre.

Robert Poëti a servi comme ministre des Transports entre 2014 et 2016, avant d’être écarté de ce ministère, exclu du conseil des ministres et remplacé par Jacques Daoust. Il avait réintégré le cabinet en octobre dernier.

Dans un long message qu’il a publié sur Facebook mercredi, l’ancien policier de 62 ans s’est dit fier d’avoir contribué à l’adoption de sept projets de loi, dont celui qui a mené à la création de l’Autorité des marchés publics.

Il est demeuré vague sur les motivations à l’origine de sa décision. Il dit vouloir faire de la place aux plus jeunes.

«La jeunesse et la sagesse, c’est l’élément-clé en ce qui me concerne», a commenté le ministre, qui terminera son mandat.

«L’avenir peut-être que je ne le représente pas ou en tout cas beaucoup moins», a-t-il dit, affirmant ne pas vouloir s’engager en politique pour quatre années supplémentaires.

Le député de Marguerite-Bourgeoys, élu pour la première fois en 2012, s’est inspiré d’Alexis de Tocqueville pour affirmer que «dans les démocraties, chaque génération est un peuple nouveau».

«Je l’ai toujours dit: je ne suis pas le passé, je suis le présent et l’avenir se trouve dans la relève», selon le député.

M. Poëti dit vouloir demeurer actif en dehors de la politique, mais il est resté muet sur ses projets d’avenir.

«Ma vie va se continuer d’une autre façon», a-t-il laissé tomber.

La liste des départs s’allonge

Ce départ s’ajoute à ceux, déjà confirmés, de cinq autres ministres:

-Jean-Marc Fournier (Saint-Laurent)

-Stéphanie Vallée (Gatineau)

-Julie Boulet (Laviolette)

-Martin Coiteux (Nelligan)

-David Heurtel (Viau)

Et à ceux de neuf députés libéraux:

-Raymond Bernier (Montmorency)

-Norbert Morin (Côte-du-Sud)

-Karine Vallières (Richmond)

-Guy Hardy (Saint-François)

-Germain Chevarie (Îles-de-la-Madeleine)

-Pierre Reid (Orford)

-André Drolet (Jean-Lesage)

-Ghislain Bolduc (Mégantic)

-Michel Matte (Portneuf)

Par ailleurs, au moins deux autres ministres sont toujours en réflexion:

-Geoffrey Kelley (Jacques-Cartier)

-Laurent Lessard (Lotbinière-Frontenac)

Au moins une députée poursuit elle aussi sa réflexion:

-Rita de Santis (Bourassa-Sauvé)

Dans les rangs libéraux, on tient aussi pour acquise l’annonce prochaine du départ du président de l’Assemblée nationale, Jacques Chagnon (Westmount-Saint-Louis).

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