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Le PQ veut augmenter les redevances sur l’eau

Plastic Water Bottle caps in rows Drinking Product Logistic Photo: Getty Images/iStockphoto
Patrice Bergeron, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Un gouvernement du Parti québécois (PQ) augmenterait la redevance sur l’eau imposée aux grandes entreprises et viserait à éliminer progressivement la vente et la distribution de bouteilles d’eau au Québec.

À la veille du mois de juin, devenu officiellement le Mois de l’eau au Québec, le PQ souligne que le Québec a encaissé environ 3 millions $ par an en redevances sur l’eau depuis 2011, alors que l’Ontario a obtenu 70 fois plus.

Ces mesures font partie d’un vaste plan sur l’eau du PQ dont les grandes lignes ont été obtenues par La Presse canadienne.

En entrevue téléphonique, le député péquiste Sylvain Gaudreault a déploré le laxisme et le retard du Québec en matière de gestion de ses ressources en eau.

«C’est clair que le Québec pourrait être plus actif, a-t-il déclaré. Il possède 3 pour cent des réserves d’eau douce mondiales. (…) Elle est tellement abondante qu’on a négligé sa valeur. C’est pour ça qu’il faut une stratégie très forte parce que c’est une ressource qui vaut cher.»

Il a fait remarquer que l’industrie des boissons, qui inclut les bouteilles d’eau, a payé une redevance de seulement 445 000 $, pour plus de 6 millions de mètres cubes d’eau prélevés, selon les documents fournis.

La redevance varie selon les secteurs, de 0,07 $ par mètre cube, comme pour l’industrie des boissons, à 0,0025 $ par mètre cube, pour la plupart des grands secteurs industriels. La redevance est prélevée pour chaque entreprise dont la consommation excède les 75 000 mètres cubes par jour.

«Je ne peux dire à quel montant on va hausser la redevance», a toutefois tenu à spécifier M. Gaudreault.

Bouteilles d’eau

S’il forme le gouvernement le 1er octobre, le PQ veut également s’attaquer aux bouteilles d’eau, pour réduire et éliminer progressivement leur vente et distribution, avec des mesures d’écofiscalité, une réglementation plus stricte, des incitatifs aux municipalités, favoriser l’accès à l’eau potable gratuite, soutenir l’usage de verres réutilisables dans les congrès et rassemblements, par exemple.

Un gouvernement Lisée adopterait également une stratégie de réduction des déversements d’eaux usées dans les municipalités, du genre de ceux qui ont défrayé la chronique à Montréal dans les dernières années.

Actuellement, la règle du «premier arrivé, premier servi» s’applique pour les municipalités demanderesses d’autorisation pour faire un déversement d’eaux usées sans traitement, directement dans un cours d’eau.

«Il faudrait être capable de les prioriser en fonction des urgences, par exemple, selon l’âge des systèmes de traitement des eaux usées. Il faut une stratégie pour éviter les ‘flushgate’ comme on a eu ces dernières années.»

L’accès à l’eau, un droit dans la Charte

Enfin, un gouvernement péquiste mettrait en place une stratégie de réduction du risque d’inondation, davantage en accord avec les lits naturels des cours d’eau, pour restreindre notamment les constructions dans les zones inondables encore autorisées par les schémas d’aménagement.

Le PQ inscrirait aussi le droit d’accès à l’eau potable dans la Charte des droits et libertés de la personne, pour mieux gérer les conflits d’usage qui se posent parfois.

Rappelons qu’en vertu de la nouvelle Loi sur les milieux humides, le mois de juin est devenu le Mois de l’eau au Québec, à l’initiative d’un amendement proposé par le Parti québécois. M. Gaudreault a tenu à souligner que ce mois a été choisi parce qu’on renoue alors avec l’eau et les activités aquatiques, on ouvre les chalets, les piscines, etc.

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