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Le nouveau gouvernement italien rejetterait l'AÉCG

Patrick Doyle / La Presse Canadienne Photo: Patrick Doyle
Andy Blatchford, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Il semble bien qu’Ottawa doive ajouter l’Italie à la liste croissante des soucis commerciaux qui accablent le Canada ces jours-ci.

Le nouveau ministre italien de l’Agriculture, Gian Marco Centinaio, a déclaré au quotidien «La Stampa» que son gouvernement ne ratifierait pas l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne, et que de nombreux collègues européens exprimeraient les mêmes réserves.

Cette nouvelle s’ajoute à l’incertitude profonde entourant l’avenir de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), et aux tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium imposés récemment par les États-Unis.

L’Accord économique et commercial global (AÉCG) a été conclu en octobre 2016 après plus de sept années de pourparlers, mais les législatures de chacun des 28 pays membres de l’Union européenne doivent maintenant ratifier l’accord commercial.

Le ministre du Commerce international, François-Philippe Champagne, a indiqué jeudi qu’il s’était rendu en Italie il y a quelques jours afin de vanter les mérites de l’AÉCG auprès des responsables du nouveau gouvernement qui a pris le pouvoir le 1er juin. Ce gouvernement de coalition est formé de membres du Mouvement Cinq Étoiles (antisystème) et de la Ligue (extrême droite).

«Nous, on va continuer de travailler avec nos partenaires de l’Union européenne», a indiqué M. Champagne à Ottawa jeudi. «Vous savez, il y a déjà 12 pays (sur 28) qui ont ratifié l’accord. La meilleure façon, c’est de démontrer que c’est un accord qui fonctionne bien pour les travailleurs, autant chez nous qu’en Italie. On a vu récemment que les exportations de l’Italie vers le Canada ont augmenté de huit pour cent, donc c’est un accord qui fonctionne bien.»

Le ministre Champagne a par ailleurs rappelé que «98 pour cent de cet accord» est déjà en vigueur: «9000 lignes tarifaires sont tombées à zéro le 21 septembre dernier», a-t-il dit. «C’est un accord progressiste: en même temps qu’on ouvre des marchés, on s’assure qu’on protège l’environnement, qu’on protège le droit des travailleurs, et je pense que c’est une des choses que l’on devra faire avec nos collègues italiens.»

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, qui était encore jeudi à Washington pour essayer de relancer les négociations sur l’ALÉNA, disait avoir bon espoir que l’Italie ratifiera éventuellement l’AÉCG.

Mme Freeland a noté que l’Autriche était au départ réticente à ratifier l’AÉCG, mais qu’elle s’était finalement ravisée. La ministre prédit que l’Italie fera de même. «Je suis convaincue que nous aurons éventuellement une ratification complète», a-t-elle estimé.

Le difficile dossier de l’ALÉNA

Par ailleurs, Mme Freeland a indiqué jeudi matin que le Canada, le Mexique et les États-Unis continueraient de négocier pendant l’été pour renouveler l’ALÉNA.

«Nous n’avons pas fixé de dates précises aujourd’hui mais nous avons décidé, comme nous l’avons déjà dit, de continuer nos négociations», a-t-elle déclaré à l’issue d’une rencontre d’une heure à Washington avec le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer.

Plusieurs autres ministres fédéraux ont communiqué cette semaine avec leurs homologues américains dans le but de faire avancer les pourparlers sur l’ALÉNA et de persuader l’administration Trump de renoncer aux tarifs douaniers sur l’aluminium et l’acier.

Le premier ministre Justin Trudeau a qualifié ces tarifs d’«insultants» parce qu’ils partent du principe que le Canada pose un risque à la sécurité nationale aux États-Unis, ce qui lui a valu une attaque personnelle sans précédent du président Donald Trump et de ses adjoints.

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