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Procès pour agression sexuelle dans la Marine

Keith Doucette, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

HALIFAX — Un avocat de la défense a suggéré mardi qu’une officière militaire qui dit avoir été agressée sexuellement a fourni à ses supérieurs juste assez d’informations pour couvrir le fait qu’elle avait couché avec un subalterne.

La plaignante accuse le sergent de la police militaire Kevin MacIntyre de l’avoir agressée sexuellement dans sa chambre d’hôtel lors d’exercices de la Marine canadienne en septembre 2015 à Glasgow, en Écosse.

Elle a déclaré en cour martiale à Halifax, mardi, qu’elle avait refusé à plusieurs reprises son consentement, mais l’avocat de la défense a contesté cette affirmation en contre-interrogatoire. Me David Bright a suggéré qu’elle avait invité l’accusé dans sa chambre et qu’elle avait été consentante aux rapports sexuels.

Me Bright a par ailleurs soutenu que l’officière avait omis de conserver des textos qui auraient pu être pertinents dans cette affaire, et qu’elle avait nettoyé des taches de sang qui, selon elle, maculaient le vêtement blanc qu’elle portait lors de l’agression présumée.

L’avocat de la défense a ajouté que la plaignante n’avait pas non plus consulté un médecin pour des ecchymoses et une irritation vaginale qu’elle dit avoir subies cette nuit-là. Elle a déposé finalement une plainte formelle que près de six mois après les faits allégués du 27 septembre 2015, a aussi noté Me Bright.

La femme soutient qu’elle avait discuté de l’affaire avec ses supérieurs dans les jours suivants, mais elle n’a fourni que des détails partiels parce qu’elle était mal à l’aise, et qu’elle ne voulait pas que son mari soit au courant avant de pouvoir le lui avouer elle-même. Me Bright a suggéré mardi qu’elle n’avait voulu que «se couvrir» après avoir «couché avec un subalterne».

Durant le nouvel interrogatoire de la poursuite, la plaignante a expliqué que son expérience dans l’armée lui avait appris à se méfier de la «vieille mentalité» de ce «monde d’hommes».

«Chaque fois qu’il y avait une fille qui venait avec une histoire d’agression sexuelle (…) ils parlaient tous d’elle (…) et elle avait toujours tort.»

Le sergent MacIntyre a plaidé non coupable. L’identité de la plaignante est protégée par une ordonnance de non-publication.

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