Toronto tient son défilé de la Fierté gaie
TORONTO — La foule a envahi les rues de Toronto, dimanche après-midi, pour prendre part au plus important défilé de la Fierté gaie au Canada.
Le ton était cependant légèrement plus sobre que par le passé en raison des tensions entre la communauté LGBTQ et la police.
Pour une deuxième année de suite, aucun agent en uniforme n’a participé au défilé parmi avec les 120 organisations qui ont marché sous la pluie au centre-ville.
Plus tôt cette année, la communauté a exprimé plusieurs récriminations envers les forces policières, notamment sur la façon dont a été menée l’enquête sur le présumé tueur en série Bruce McArhur. Celui-ci aurait tué au moins huit personnes qui fréquentaient le village gai.
Mike Morris, un étudiant en soins infirmiers âgé de 29 ans, s’est présenté au défilé torse nu et vêtu d’un maillot de bain aux couleurs de l’arc-en-ciel. Les allégations contre Bruce McArthur et les tensions avec les forces de l’ordre ont renforcé son désir de participer à l’événement.
Selon lui, la communauté LGBTQ doit se rassembler dans ces «moments difficiles».
Les tensions entre le défilé et les policiers remontent à 2016, lorsque des membres du mouvement «Black Lives Matter» ont interrompu la marche pour exprimer leurs revendications, dont celle de ne plus voir les policiers en uniforme ainsi que leurs véhicules dans le défilé.
Malgré leur exclusion de la marche officielle, les policiers demeurent présents en marge de l’événement pour assurer la sécurité des milliers de spectateurs.
La chef du NPD de l’Ontario, Andrea Horwath, s’est présentée en portant un brassard noir en guise d’appui aux moments «douloureux» et «bouleversants» vécus par la communauté.
«Je crois que le dialogue doit se poursuivre pour résoudre les problèmes dans le respect», a-t-elle dit qualifiant le mouvement de «révolution positive».
Andrea Horwath a marché aux côtés du chef du NPD fédéral Jagmeet Singh, pour qui la fierté est un «mouvement révolutionnaire pour permettre à une communauté qui a toujours été marginalisée de prendre sa place».
«L’amour, c’est l’amour, c’est vraiment le cas, mais il y a encore tellement à faire. Il y a une confiance qui a été rompue», a commenté M. Singh en référence à l’indifférence de la police envers les cas de disparition dans le quartier gai de Toronto.