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Compteurs: la Régie donne le feu vert à Hydro

Sylvain Larocque - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – La Régie de l’énergie a autorisé Hydro-Québec, vendredi, à aller de l’avant avec la première phase de son projet d’installation de compteurs dits «intelligents», en promettant toutefois de suivre le dossier de près.

L’organisme réglementaire a rejeté la plupart des réserves exprimées par les divers groupes environnementaux et de défense des consommateurs à l’égard du projet évalué à 997,4 millions $.

La Régie conclut que le remplacement des 3,8 millions de compteurs actuels d’Hydro par des appareils de nouvelle génération est une solution pleinement justifiée sur le plan économique qui aura des effets limités sur les employés de la société d’État et aucun impact notable sur la santé de la population.

Évaluée à 440,5 millions $, la première phase du projet prévoit, d’ici 2014, le remplacement de 1,7 million de compteurs dans la grande région de Montréal, de même que l’installation de l’équipement informatique requis. Si les autres phases du projet sont autorisées, tous les foyers québécois devraient disposer d’un nouveau compteur électrique avant la fin de 2018.

Les compteurs seront reliés par le réseau sans fil de Rogers et pourront être lus à distance par Hydro-Québec.

Le projet entraînera l’élimination de 726 postes: 603 postes de releveurs, 102 postes liés à l’interruption et à la mise en service des compteurs ainsi que 21 postes de représentants au service à la clientèle.

Quelque 180 postes doivent être supprimés par le biais de départs à la retraite déjà prévus et 96 par des «démissions dans le cadre du roulement ordinaire du personnel». Environ 270 postes temporaires ne seront pas renouvelés. Au final, Hydro ne devrait avoir que 180 employés permanents à replacer dans d’autres services.

Hydro-Québec évalue que le projet lui permettra d’économiser 202 millions $ sur 20 ans. À court terme, toutefois, son financement se traduira par une légère hausse des tarifs d’électricité.

Option de retrait

La Régie a également entériné l’«option de retrait» proposée par Hydro-Québec à l’intention des clients qui refuseront d’avoir un compteur intelligent dans leur résidence. Il leur en coûtera 137 $ pour l’installation d’un compteur non communicant et 17 $ par mois en «frais de relève» manuelle. Les groupes qui demandaient une réduction de ces frais ont été déboutés.

La Régie reconnaît qu’en dépit de toutes les précautions prises par Hydro, «un tel projet n’est pas sans risques, notamment au niveau des coûts projetés et des gains d’efficience anticipés».

Dans les circonstances, la Régie demande à Hydro-Québec de lui transmettre, aux trois mois, un suivi de l’avancement des travaux indiquant notamment le nombre de compteurs installés, le nombre de clients s’étant prévalus de l’option de retrait et l’évolution des coûts du projet.

La Régie ordonne en outre à Hydro de lui remettre, d’ici un an, «un bilan du plan de communication destiné à répondre aux questions et préoccupations de ses clients».

Radiofréquences

La principale inquiétude exprimée lors des audiences publiques tenues plus tôt cette année concernait les risques pour la santé humaine des radiofréquences émises par les nouveaux compteurs.

«Les avis des autorités de santé publique et l’état de la recherche scientifique sur les impacts et les effets non thermiques de ce type de radiofréquences sur la santé confirment clairement qu’il n’y a aucun danger pour la santé», conclut la Régie, en notant que l’intensité des émissions des compteurs «est de 20 000 à 300 000 fois inférieure» aux normes de Santé Canada et beaucoup moindre que celle des téléphones cellulaires.

La Régie estime que les nouveaux compteurs se traduiront par plusieurs «avantages immédiats» pour les clients d’Hydro: l’obtention rapide d’informations précises sur les pannes, le fait que les releveurs de compteurs n’auront plus à accéder à leur propriété et une facturation basée sur des données de consommation réelles plutôt qu’estimées.

Les divers groupes opposés aux compteurs intelligents se sont dits déçus vendredi de la décision de la Régie.

Dans un communiqué, le Syndicat des employés de techniques professionnelles et de bureau d’Hydro-Québec a indiqué qu’il examinerait «tous les recours politiques et juridiques» possibles dans ce dossier.

Option consommateurs a cependant vu d’un bon oeil le suivi étroit du projet que la Régie s’engage à effectuer.

Il a été impossible de joindre un porte-parole de la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet. L’hiver dernier, le Parti québécois avait critiqué le projet.

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