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Les incendies de forêt ont un impact à long terme sur l’environnement

Javier Fergo / The Associated Press Photo: Javier Fergo/The Associated Press

TORONTO — Les experts estiment que les incendies de forêt comme ceux qui font rage actuellement en Ontario et au Portugal ont des impacts à long terme sur l’environnement, alors que les conditions météorologiques de plus en plus chaudes et sèches rendent elles-mêmes ces catastrophes plus courantes.

Selon le ministère des Ressources naturelles et des Forêts de l’Ontario, 127 incendies de forêt faisaient rage dans cette province dimanche. L’un de ces incendies, baptisé «Parry Sound 33», s’étend sur une superficie de plus de 110km2 et a forcé des évacuations dans certaines communautés.

«Nous assistons présentement aux effets concrets des changements climatiques», a déclaré Blair Feltmate, directeur du Centre Intact sur l’adaptation au changement climatique à l’Université de Waterloo. «C’est déjà difficile actuellement, et ça ne fera qu’empirer.»

De graves incendies de forêt comme celui de «Parry Sound 33», qui brûle dans le nord-est de l’Ontario depuis le 18 juillet, peuvent potentiellement consumer toute la végétation et le sol organique dans un secteur, ne laissant que des cendres et des cailloux. «Je pense que cela se produit actuellement (avec Parry Sound 33): il s’agit d’un incendie assez intense qui élimine presque tout signe de vie dans au moins certaines zones de ce périmètre», estime Merritt Turetsky, professeure à l’Université de Guelph et écologiste de l’écosystème.

De tels incendies dans les zones riches en tourbe peuvent également brûler le sol autour d’arbres calcinés mais restés debout, a-t-elle ajouté. «Rien ne retient plus alors ces arbres: un grand coup de vent et ils tombent immédiatement», a expliqué Mme Turetsky, notant d’ailleurs que ce phénomène pourrait constituer un risque pour les résidants qui rentrent chez eux après un incendie de forêt.

L’impression de marcher sur la Lune
La manière dont ces feux consument le sol a également changé ces dernières années, a indiqué Mme Turetsky: par le passé, les incendies laissaient derrière eux des zones de végétation et de matière organique. «Maintenant, quand nous allons examiner ces parcelles gravement brûlées, nous avons littéralement l’impression de marcher sur la Lune», a-t-elle dit. «C’est une tout autre paire de manches pour que la végétation reprenne ensuite.»

Un sol gravement brûlé peut aussi entraîner une érosion du sol, ce qui cause d’autres problèmes, selon M. Feltmate. «Lorsque de fortes précipitations se produisent, les arbres sont généralement là pour intervenir entre la pluie et le sol, de sorte que l’eau ne fait qu’asperger la terre», a-t-il expliqué. «Mais lorsque les arbres ne sont plus là, les gouttes de pluie touchent le sol à une vitesse maximale, et cela peut créer une érosion à grande échelle.»

Quand une telle érosion se produit, le sol et les cendres peuvent s’écouler dans les systèmes hydriques, ce qui peut potentiellement «détruire l’habitat» pour les insectes qui vivent dans la région, a indiqué M. Feltmate.

Selon une équipe de chercheurs de l’Alberta, les incendies de forêt pourraient également avoir un impact sur l’eau potable, si des matières préoccupantes pour la santé se retrouvaient dans les eaux souterraines.

Les experts notent toutefois que des incendies de forêt se produisent depuis des siècles et que certains types de végétation en tirent profit. Mais le cycle naturel des incendies est maintenant complètement bouleversé, soutient la professeure Turetsky.

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