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Une pétition contre l’abrogation des cours d’éducation sexuelle en Ontario

Photo: La Presse canadienne

TORONTO — Des centaines de médecins, d’infirmières et de travailleurs sociaux de l’Ontario demandent au gouvernement progressiste-conservateur de reconsidérer l’idée d’abroger et de remplacer le programme d’éducation sexuelle réformé par les libéraux.

Une pétition signée par près de 1800 professionnels de la santé a été déposée mardi à l’Assemblée législative par la chef du Nouveau Parti démocratique, Andrea Horwath. Les signataires plaident que la décision des conservateurs mettrait en péril la santé des élèves ontariens.

L’abrogation du programme d’éducation sexuelle, réformé en 2015, était l’une des principales promesses électorales du premier ministre Doug Ford.

Tout de suite après son élection, en juin, le gouvernement a annoncé qu’il procéderait à une consultation publique en septembre. Or, jusqu’à ce que ce nouveau programme soit élaboré, le gouvernement Ford a demandé aux écoles d’enseigner la version 1998 du programme d’éducation sexuelle.

La représentante des signataires de la pétition, l’omnipraticienne Andrea Chittle, de Guelph, a déclaré mardi que le programme réformé traitait de questions cruciales pour la santé physique et mentale des élèves. Selon elle, il est impératif que les jeunes apprennent la diversité, l’inclusion, le consentement et la sécurité.

«Les éléments du programme de 2015 sur le développement humain et sur la santé sexuelle sont d’une importance capitale pour une prise de décision éclairée liée aux comportements sains et aux relations humaines», a-t-elle plaidé mardi.

Le programme mis à jour en 2015 comprenait notamment des avertissements sur le harcèlement en ligne et le sextage, des phénomènes sociaux qui n’existaient pas encore en 1998. Mais des citoyens ontariens, en particulier des «conservateurs sociaux», ont contesté certains éléments du programme, notamment en ce qui concerne le mariage homosexuel, l’identité de genre et la masturbation.

Des décisions «idéologiques»?
Au cours de la campagne, M. Ford a accusé les libéraux d’avoir mis en place un programme d’éducation sexuelle «idéologique», de vouloir transformer les écoles en laboratoires sociaux et les enfants en sujets d’étude. Il a promis qu’un gouvernement conservateur remplacerait le programme par un autre plus «adapté à l’âge des élèves».

La docteure Chittle a soutenu mardi que la province avait déjà connu un important retard dans sa réforme du programme en 2010, lorsque le gouvernement libéral de Dalton McGuinty avait reporté la mise à jour prévue — qui a finalement été terminée en 2015. Pendant ces cinq années, «les élèves sont revenus au programme inadéquat de 1998 et ne recevaient pas une information actualisée, complète et fondée sur des preuves en matière de santé sexuelle et reproductive», a déploré la docteure Chittle.

En plus des 1800 professionnels de la santé, plusieurs organisations ont signé la pétition, notamment l’Association des infirmières autorisées de l’Ontario, la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada et l’Association ontarienne des travailleurs sociaux.

La chef de l’opposition, Andrea Horwath, a soutenu mardi que la décision du gouvernement porterait préjudice aux élèves, qui commencent l’école dans quelques semaines.

La ministre de la Santé, Christine Elliott, a accueilli favorablement les commentaires des professionnels de la santé, mais elle a ajouté qu’on devrait aussi écouter les parents, qui «savent ce qui convient le mieux à leurs enfants».

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