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Philippe Couillard veut fournir les bons leviers à la prochaine génération

Photo: Les Nouvelles Saint-Laurent News/Patrick Sicotte

QUÉBEC — Si on demande à Philippe Couillard ce qu’il souhaite qu’on retienne de lui quand il aura quitté la politique, il répond sans hésiter qu’il voudrait être perçu comme celui qui aura préparé le terrain pour que la nouvelle génération soit en mesure de relever les défis du 21e siècle.

Au cours d’une longue entrevue à La Presse canadienne, cette semaine, en prévision de la campagne électorale, il n’a pas parlé spontanément d’environnement, de santé, d’économie ou d’éducation quand on lui a demandé quel serait son legs politique. Il a plutôt adopté une perspective plus large, souhaitant faire les gestes dictés par une époque en transformation sur tous les plans, au profit des générations montantes.

Son rôle de premier ministre dans un second mandat, il le voit comme celui qui donnera aux jeunes, bientôt aux commandes, tous les «leviers» nécessaires pour composer avec ce monde changeant aux valeurs différentes de celles de la génération actuellement au pouvoir.

«J’aimerais qu’on se souvienne ou qu’on remarque que j’aurai donné les moyens d’utiliser ces leviers-là, et de faire des choix, et commencer à orienter le Québec vers la société du 21e siècle, qui est déjà entamé», dit-il.

Il veut être celui qui «en dégageant les moyens, a préparé le Québec» pour les générations suivantes, a-t-il dit sans préciser à quels «leviers» il faisait allusion.

Aussi, si la population lui confie un deuxième mandat le 1er octobre, il s’engage à «accélérer» le processus, à assurer «la préparation du Québec au changement de société et au changement de génération» qui s’amorce.

Le gouvernement devra donc agir en ayant toujours à l’esprit les attentes des jeunes, en se rappelant qu’il faut «modeler la société selon leurs valeurs à eux», dit ce grand-père de cinq petits-enfants.

Il faut savoir «nommer des valeurs en politique, avant de nommer des éléments de programme», dit-il, rappelant l’adoption d’une stratégie jeunesse et ses engagements portant sur l’équité intergénérationnelle et les clauses orphelin.

Son message tombe à point nommé, alors qu’il se prépare à rencontrer l’aile jeunesse de son parti, réunie en congrès à Montréal, samedi.

Il y sera question d’appropriation culturelle, d’automatisation des transports, d’encadrement des cryptomonnaies, de l’interdiction progressive des véhicules à essence et de la santé mentale des étudiants, notamment.

Une troisième carrière?

Âgé de 61 ans, M. Couillard réclame un deuxième mandat de la population et compte bien le mener à terme, si la population lui fait confiance. Pas question de quitter en cours de mandat: «Si je présente un mandat de gouvernement, c’est pour quatre ans.» Il ne s’aventure pas jusqu’à dire s’il aimerait faire un troisième mandat.

Il dit ne pas vouloir penser à ce qu’il ferait en cas de défaite, le premier octobre, mais il se plaît à penser qu’il y a aussi une vie après la politique et espère qu’il aura le loisir d’exercer «une troisième carrière», après la médecine et la politique.

«J’espère que j’aurai un troisième épisode de vie professionnelle un jour», confie-t-il, sans vouloir même esquisser une échéance à ce souhait et sans dire vers ce qu’il aimerait faire après la politique.

À court terme, il entend bien consacrer toutes ses énergies à la campagne électorale et former à nouveau un gouvernement majoritaire pour adopter les réformes souhaitées.

Santé

Malgré les heures d’attente à l’urgence, les années d’attente pour une chirurgie ou les difficultés à trouver un médecin de famille, le premier ministre Couillard ne bronche pas: le bilan de son gouvernement en santé est, selon lui, positif. Pas question de jouer encore dans les structures dans un deuxième mandat, même s’il admet que le fonctionnement du réseau «est loin d’être parfait».

Il veut cependant prêter une attention particulière au personnel hospitalier, en particulier les infirmières et les préposés aux bénéficiaires.

«Il faut s’occuper de notre monde qui travaille dans le réseau», dit le premier ministre, qui dit vouloir assurer au personnel hospitalier une meilleure qualité de vie au travail.

Il est bien conscient que l’enjeu de la santé pourrait lui nuire en campagne électorale, même s’il insiste pour affirmer que, malgré les apparences, les choses vont de mieux en mieux, selon lui.

Mais «la perception sera toujours difficile en santé. On mesure par rapport à la perfection».

Le fonctionnement du système de santé continuera donc à être soumis à des «tensions entre les besoins et les ressources disponibles», quoi qu’on fasse.

À titre d’exemples d’améliorations, il note la création de plus d’une quarantaine de super-cliniques (le gouvernement en avait promis 50 en 2014) et promet de développer encore davantage ce réseau dans un deuxième mandat. Ce réseau est un geste concret pour désengorger les salles d’urgence des hôpitaux. «Il en faut plus» de super-cliniques, dit-il.

Familles

Les jeunes familles feront partie des clientèles très courtisées durant la campagne.

Le chef libéral promet de revenir à la charge avec son projet d’offrir davantage de congés payés aux parents. Le gouvernement avait déposé cette année le projet de loi 174, qui est resté sur une tablette. Il s’agissait d’assouplir le régime d’assurance parentale pour permettre aux parents de disposer d’une banque de 10 jours de congés payés à utiliser durant les trois années suivant la naissance de l’enfant. Le congé parental aurait aussi pu être étiré sur deux ans au lieu d’une seule année.

Dans un second mandat, M. Couillard promet de répondre au besoin de temps des parents et d’enlever une série «d’irritants» dans la vie quotidienne des gens, sans préciser lesquels.

Crédibilité

L’enjeu qui fera la différence le soir du premier octobre sera la crédibilité des partis et des chefs, selon le chef libéral.

Quatre axes

Durant un éventuel deuxième mandat, l’action de son gouvernement sera centrée autour de quatre axes:

– Maintenir les finances publiques en bon état;

– Assurer la croissance de l’économie et de la nouvelle économie, avec un accent sur les échanges commerciaux;

– Continuer à moderniser le système d’éducation et de santé;

– Améliorer les conditions de vie des gens, la vie quotidienne des gens, grâce à des mesures «très spécifiques».

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