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Les militants écologistes optimistes pour l’avenir

Smokestacks of oil refinery with steam emissions Photo: Getty Images
Ugo Giguère, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Pendant que le gouvernement américain s’apprête à abolir les normes visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, que l’Ontario veut se retirer du marché du carbone et que le Canada est sur le point de devenir propriétaire d’un oléoduc, des militants écologistes continuent de croire qu’il y a espoir de sauver ce qui reste de sain sur la planète.

Tout le week-end, les 11 et 12 août, Montréal accueille la foire Écosphère au Quai de l’horloge, dans le vieux port. D’après le site web de l’organisation, sa mission est «d’informer et de sensibiliser le public aux défis environnementaux et d’offrir des réponses durables pour diminuer notre empreinte écologique».

Sur place, plus de 80 exposants offrent conseils, produits et services aux visiteurs. Des organismes et entreprises proposent des produits touchant la santé, la construction résidentielle ou encore l’alimentation saine. En plus des exposants, une soixantaine de conférenciers partagent leur expertise avec le public.

Alors qu’il serait si facile de se vautrer dans le cynisme et de baisser les bras, plusieurs militants continuent d’espérer un réveil collectif en faveur de la protection de l’environnement.

Jimmy Vigneux est l’un de ceux-là. Instigateur de la Mission 10 tonnes, qui vise à nettoyer les berges des cours d’eau de tous les déchets qui y sont jetés, il a offert une conférence sur sa démarche à la foire Écosphère.

«Moi, ce qui me rend optimiste, c’est qu’en lançant mon projet il y a 1500 personnes qui sont venues nous aider. Ça veut dire qu’il y a beaucoup de monde qui est prêt à s’unir et à agir», croit-il.

«Ce que j’essaye de faire, c’est de réveiller les consciences. L’être humain attend toujours à la date limite pour payer son compte. Là, on est arrivé à la date limite et on va subir les conséquences», ajoute le jeune militant qui se prépare à lancer une nouvelle mission en septembre.

Fondateur de l’organisme à but non lucratif Saines Eaux, Léo Lysandre-Tremblay est convaincu que la population va se mobiliser, car on a atteint le point où on va devoir se défendre.

«On arrive au niveau où les citoyens subissent les impacts directs des changements climatiques. On ne peut plus se fermer les yeux. À partir du moment où ça touche les gens directement, il faut se protéger nous-mêmes. Ce qu’ont fait à l’environnement nous revient par ce qu’on mange, par l’eau et par l’air», explique celui qui offre des analyses d’eau et des solutions pour filtrer les contaminants.

À ses côtés, Pénélope Gauthier est étudiante en marketing du développement durable à HEC Montréal. Un peu moins optimiste, la jeune femme est d’avis qu’il faut surtout miser sur la prochaine génération de leaders.

«Il y a beaucoup à faire pour que les choses changent, mais les prochains leaders, ce sont eux qui vont prendre des décisions et qu’il faut conscientiser», souligne celle qui compte d’abord sur l’éducation.

Un peu plus loin au kiosque d’Équiterre, la conseillère en changements climatiques et énergie Geneviève Puskas ne semble pas douter que tous les petits gestes font une grande différence.

«Je pense qu’on entend souvent parler des mauvaises nouvelles, mais il y a beaucoup de bonnes nouvelles. Il y a plein de choses qui se passent dans les municipalités qui font des aménagements durables dans les rues, qui mettent de l’avant le transport collectif. Ce qui me donne espoir, c’est de me concentrer sur les initiatives positives», soutient-elle.

Mme Puskas soutient que le mouvement est en marche depuis les années 1970 et qu’il avance plus rapidement qu’on ne le croit. «Il y a dix ans, personne ne compostait, personne n’apportait son sac à l’épicerie. À l’échelle de 10, 20, 30 ans, il y a des choses majeures qui arrivent», énumère-t-elle.

À son avis, «on va y arriver». Elle ajoute tout de même qu’«on pourrait le faire un petit peu plus rapidement».

Changer les mentalités

Le directeur général et membre fondateur des Foires Écosphère, Éric Ferland, trouve qu’«optimiste» est peut-être un bien grand mot, mais il se réjouit de voir autant de gens partager leurs réalisations en matière de développement durable.

«Il y a de beaux exemples, c’est ça qui m’encourage. Il y a tellement de belles réalisations et le but principal des foires c’est de montrer tout ce qu’on peut faire pour minimiser notre impact», décrit-il.

Depuis 30 ans, M. Ferland a pu voir que la cause environnementale a gagné de plus en plus de gens et que le mouvement prend de l’ampleur.

«Bien sûr, il y a les Donald Trump et le «Trump of the north» Doug Ford. Quand on voit des gens au pouvoir qui pensent encore de cette façon-là, c’est un peu décevant. Par contre, quand on voit tous les maires et mairesses qui font beaucoup d’actions parce qu’ils savent que les changements climatiques vont leur coûter une fortune, c’est encourageant», confie-t-il.

Geneviève Puskas signale d’ailleurs l’importance d’événements d’envergure pour rejoindre le public. «C’est super encourageant de voir qu’il y a plein de gens qui s’intéressent à l’environnement et qu’on peut faire changer la culture», dit-elle en regardant les nombreux curieux visiter les kiosques.

Elle n’a d’ailleurs qu’à regarder à sa gauche pour trouver un exemple de nouvelle convertie. Marie-Ève Grisée en est à sa première expérience comme bénévole d’Équiterre. «Le mouvement populaire j’y crois parce que moi-même je n’étais pas impliquée jusqu’à tout récemment», admet-elle.

«On ne peut tout simplement pas perdre espoir. On n’a pas le droit, on le doit aux générations futures», conclut-elle.

 

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