Soutenez

Appel à un commissaire fédéral à la cybersécurité

Sean Kilpatrick / La Presse Canadienne Photo: Sean Kilpatrick
Jim Bronskill, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — L’ajout d’un commissaire fédéral à la cybersécurité pourrait aider à recentrer la lutte contre la menace croissante de l’exploitation sexuelle en ligne, ont déclaré des organisations de première ligne au gouvernement.

Le renforcement de la législation visant à appuyer les enquêtes «opportunes et efficaces» et une collaboration plus étroite avec le secteur de la technologie pour protéger les enfants contre les dangers figurent parmi les autres recommandations issues d’une consultation fédérale au printemps dernier.

Sécurité publique Canada a rassemblé environ 70 personnes — y compris des policiers, des décideurs, des représentants de l’industrie, des fournisseurs de services aux victimes et des universitaires — pendant deux jours de réunions à la fin mars et a ensuite soumis un questionnaire.

Cette consultation est la plus récente étape dans les efforts du gouvernement pour lutter contre le fléau de l’exploitation en ligne à l’ère des téléphones intelligents équipés de caméras et d’une gamme d’applications, de jeux et de services de messagerie accessibles aux jeunes.

En outre, les victimes de violences sexuelles durant l’enfance souffrent souvent du fait que des vidéos ou des images des crimes circulent dans le cyberespace, aggravant les difficultés qu’elles connaissent déjà.

Les participants à la consultation fédérale ont parlé d’un réseau fort et très engagé de personnes dévouées à la protection des enfants contre les prédateurs, selon un résumé de la consultation préparée par le ministère de la Sécurité publique, qui a mené une stratégie nationale sur le problème depuis 2004.

Par ailleurs, l’augmentation du nombre d’incidents et des pénuries de ressources ont entraîné des problèmes tels qu’un arriéré important pour les enquêteurs, des problèmes de santé mentale et de bien-être pour les travailleurs, des «défis importants» pour l’accès rapide des policiers à la preuve numérique et la nécessité d’améliorer les services aux victimes.

Les résultats sont dévoilés deux ans après qu’une étude commandée par le gouvernement fédéral eut révélé de «graves lacunes» dans les efforts — y compris les ressources, la formation et la recherche — visant à protéger les jeunes de l’exploitation sexuelle en ligne.

Les participants à la consultation ont estimé qu’un commissaire fédéral à la cybersécurité pourrait fournir «une approche coordonnée pour promouvoir la sécurité en ligne de tous les Canadiens», indique le résumé.

Autres suggestions émanant de la consultation:

– sensibiliser le grand public à l’exploitation en ligne des enfants;

– mener des recherches sur la manière de mieux répondre aux besoins des victimes;

– créer une coalition pancanadienne d’organisations non gouvernementales et de ministères clés pour partager les connaissances et donner une voix unifiée aux décideurs;

– mettre en place un groupe technologique prenant en charge les innovations technologiques et les meilleures pratiques pour des services en ligne sûrs;

– assurer le partage en temps utile des informations de base sur les abonnés internet avec les forces de l’ordre;

– renforcer la législation pour limiter les déplacements des délinquants sexuels et améliorer les ressources pour les enquêtes centralisées sur les délinquants transnationaux.

Le bureau du ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a affirmé que la consultation aidait à «façonner notre travail de modernisation et de renouvellement de la stratégie», ajoutant qu’il serait prématuré de commenter des recommandations spécifiques.

M. Goodale a récemment visité les installations du Centre canadien de protection de l’enfance, établi à Winnipeg. En février, son ministère a annoncé un financement pour contribuer aux travaux de l’organisation sur un outil qui détecte les images d’exploitations sexuelles d’enfants en ligne, sur la gestion de Cyberaide.ca, un service national d’alertes, et sur la création d’un réseau de soutien pour les victimes.

À l’époque, M. Goodale soulignait que la question de l’exploitation sexuelle en ligne était débattue au sein du G7 et lors des réunions du Groupe des cinq (Five Eyes), qui comprend le Canada, les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

«Le dialogue est mondial et implique les gouvernements et les ministres de la Sécurité, a-t-il fait valoir. Il implique également très activement les fournisseurs de services internet.»

Dans son plus récent budget, le gouvernement a alloué 19 millions $ sur cinq ans et 5,8 millions $ par année par la suite pour appuyer les capacités d’enquête du Centre national de coordination contre l’exploitation des enfants de la GRC.

 

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.