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Garderies subventionnées: la CAQ propose 8,05 $

Un incident est survenu dans une garderie de Moncton. Photo: Métro
Patrice Bergeron, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — La toute dernière proposition de la Coalition avenir Québec (CAQ) fait réagir: s’il forme le prochain gouvernement, le parti de François Legault s’engage à revenir au tarif unique quotidien de 8,05 $ par enfant pour les garderies subventionnées, une position que le Parti québécois (PQ) prône depuis janvier dernier.

La CAQ veut ainsi mettre fin à la «taxe famille» du gouvernement Couillard, soit le tarif modulé, mais son chef avait pourtant dénoncé l’engagement péquiste à l’époque pour son coût.

Actuellement, en vertu de la modulation des tarifs en fonction des revenus instaurée par les libéraux, les parents paient de 8,05 $ à 19,35 $ par enfant par jour, puis réclament un crédit d’impôt. Les partis d’opposition avaient dénoncé unanimement cette «taxe famille», car le PLQ s’était engagé en 2014 à ne pas augmenter les tarifs.

Plus de places en CPE?

La Coalition a proposé mardi un retour au tarif fixe de 8,05 $ dans les Centres de la petite enfance (CPE), les garderies privées subventionnées et les garderies en milieu familial subventionnées. Le parti veut aussi maintenir la bonification du crédit d’impôt pour service de garde annoncée dans le dernier budget Leitao.

Ces mesures coûteraient 160 millions $ par an au Trésor public.

«On a toujours dénoncé la taxe famille, c’était tout à fait logique, cohérent et responsable pour nous de s’engager à l’abolir», a affirmé la porte-parole caquiste en matière de famille, Geneviève Guilbeault, dans un entretien téléphonique avec La Presse canadienne.

Quant à savoir si un éventuel gouvernement caquiste allait augmenter le nombre de places disponibles en CPE, ce qui est un des problèmes les plus criants du réseau, la députée de Louis-Hébert a dit que son parti s’engageait à maintenir ce qui avait déjà été annoncé, soit 5000 nouvelles places en CPE, mais il veut d’abord voir l’état des besoins avant d’en faire plus.

Qualité des services: plus de «défis»

La CAQ était un parti perçu comme étant réfractaire aux CPE depuis que Mme Guilbeault avait déclaré que les garderies privées avaient un «modèle d’affaires intéressant».

Appelée à réitérer ses propos, elle a répondu que la CAQ «défend la liberté de choix des parents, et oui, ça passe par les garderies privées non subventionnées». C’est selon elle une forme d’«aveuglement volontaire» de rejeter le privé, puisque le réseau est tel qu’il est.

«Est-ce que tous les parents veulent la même chose pour leurs enfants? Pas forcément. Cette diversité de modèles de services de garde sert bien les familles.»

Pour ce qui est des études qui démontrent que les services sont de meilleure qualité dans les CPE, Mme Guilbeault a dit qu’il y a lieu d’améliorer les services de garde dans tous les types de modèles.

«Est-ce qu’il y a plus de défis dans le privé non subventionné? Possiblement. Est-ce que c’est une raison pour abdiquer, renoncer ou dénigrer un ou l’autre des modèles? On croit que non.»

Une solution «partiellement copiée»

Pour sa part, le Parti québécois accuse la CAQ de se rallier tardivement à la solution péquiste, qu’elle a «partiellement copiée».

«Mme Guilbeault parle d’un modèle d’affaires, alors que pour nous, les services à la petite enfance, ce sont des services fondamentaux, ce n’est pas une business», a déclaré le candidat péquiste dans Pointe-aux-Trembles, Jean-Martin Aussant, en entrevue avec La Presse canadienne.

Il a rappelé que son parti s’est engagé dès janvier à revenir au tarif universel quotidien à 8,05 $ pour le premier enfant, en allant plus loin même, en proposant 4 $ pour le deuxième, et la gratuité pour le troisième et ceux qui suivent, en plus d’une modulation à la baisse pour les ménages aux revenus de 60 000 $ et moins.

«C’est une proposition qui va plus loin que celle de la CAQ. La CAQ a souvent changé d’idée dans le passé. Elle a une position qui ne semble pas toujours réfléchie, quand ils affirment une chose une première fois.»

Quand le PQ avait fait connaître son engagement en janvier, le chef caquiste François Legault avait répliqué en s’attaquant au coût des solutions péquistes: il avait transmis un tableau élaboré par Revenu Québec qui évaluait à 150 millions $ par an les contributions supplémentaires versées par les foyers pour financer les services de garde de leurs enfants, depuis la mise en place de la modulation.

Le PQ évaluait que la modulation des services de garde pouvait alors coûter entre 300 $ et 1200 $ supplémentaires par année aux parents.

M. Aussant a aussi fait valoir que le PQ est le seul à s’engager à hausser le nombre de places en CPE, alors qu’actuellement 40 000 enfants attendent une place.

La formation souverainiste évalue à 320 millions $ le coût de ses baisses de tarifs proposées, mais il y aura par ailleurs des dépenses supplémentaires pour la création accélérée de places.

S’il est réélu, le Parti libéral du Québec (PLQ) s’engage quant à lui à offrir la garderie gratuite pour les enfants de quatre ans en CPE et garderies régies par l’État.

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