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Gaz de schiste au N.-B.: rapports contradictoires

FREDERICTON – Les infrastructures et les lois néo-brunswickoises ne permettent pas d’assurer que la santé publique soit protégée en cas d’essor de la filière énergétique du gaz de schiste dans la province, déclare la responsable provinciale de la santé publique dans un rapport publié lundi.

Dans son étude, la Dre Eilish Cleary présente 30 recommandations visant à combler ce qu’elle estime être un manque de recherche scientifique sur les effets des gaz de schiste sur la population.

Ce rapport vient contredire une autre étude également publiée lundi par un biologiste de l’Université de Moncton, Louis LaPierre, qui propose plutôt de donner le feu vert à l’exploitation de la ressource sur trois sites expérimentaux.

Dans son rapport, la Dre Cleary détaille les avantages potentiels qu’un secteur des gaz de schiste en pleine croissance pourrait offrir à la province, comme une augmentation de l’emploi et des revenus de l’État, mais met également en garde contre les impacts environnementaux potentiels, comme la pollution de l’air et de l’eau, ainsi que le développement effrené.

«Ces impacts négatifs peuvent [également] comprendre l’augmentation des actes criminels, de l’abus de drogues et d’alcool, des infections transmissibles sexuellement et de la violence domestique», est-il mentionné dans le rapport.

«Puisque l’impact du développement effrené est estimé comment étant beaucoup plus important au sein des communautés au mode de vie traditionnel où le secteur industriel responsable du boum n’était pas impliqué, les effets doivent être mitigés par des investissements stratégiques.»

«Les mécanismes de contrôle adéquats pour protéger et surveiller la santé publique doivent être mis en place pour réduire les risques d’annuler les avantages potentiels liés aux gains économiques en raison d’effets indésirables sur la santé», poursuite la Dre Cleary.

Celle-ci doit tenir une conférence de presse mardi pour discuter de son rapport.

Le gouvernement progressiste-conservateur avait tout d’abord annoncé, plus tôt ce mois-ci, que le document ne serait pas publié, puisque celui-ci était considéré comme confidentiel et représentait des «conseils ministériels».

De son côté, le professeur LaPierre souhaite que quatre universités — l’Université Mount Allison, l’université du Nouveau-Brunswick, l’Université St.Thomas et sa propre institution, Moncton — travaillent de concert pour mettre sur pied un institut de recherche qui recueillerait de l’information sur l’industrie des gaz de schiste.

Selon le professeur LaPierre, un moratoire sur le développement du gaz de schiste, tel qu’exigé par l’opposition libérale, freinerait la recherche et ne serait pas avantageuse pour la province.

«Un moratoire sur les activités d’exploration futures ne permettrait pas de répondre aux interrogations des citoyens, pas plus qu’il ne permettrait au gouvernement de définir le potentiel économique de l’industrie des gaz de schiste», écrit-il dans son rapport.

Le chef libéral intérimaire, Victor Boudreau, a aussitôt contesté cette thèse, rappelant que son parti s’oppose à l’exploitation commerciale du gaz de schiste au Nouveau-Brunswick. «En aucun cas un moratoire ne pourrait empêcher la recherche. Cela interdirait l’exploitation commerciale, pas la recherche», a-t-il déclaré.

M. LaPierre a entamé son étude tout de suite après la parution, plus tôt cette année, d’un rapport gouvernemental sur le gaz de schiste contenant 116 recommandations touchant divers domaines, comme la conception des puits, les redevances et la protection des sources d’approvisionnement en eau.

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