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Métroscope électoral: Réduire de 50% les tarifs du transport en commun prend beaucoup d’investissements

Quebec Solidaire co-spokesperson Manon Masse responds to questions during a news conference in Montreal, on Tuesday, August 28, 2018. THE CANADIAN PRESS/Paul Chiasson Photo: THE CANADIAN PRESS

Québec solidaire (QS) a annoncé mardi ses engagements en matière de transport collectif, soit l’interdiction de vendre des véhicules seulement à essence à partir de 2030, des investissements de 7,6 G$ supplémentaires dans des infrastructures.

La formation de gauche a aussi réitéré son intention de réduire les tarifs de transport en commun de 50%.

En mai, QS avait évalué cette mesure à 428 M$ annuellement. Métro a cherché à savoir si la mesure coûterait plus cher.

Les revenus issus des entrées des usagers des principales sociétés de transport de la province sont à hauteur de 982 M$. En divisant ces revenus par deux, on arrive plutôt à un manque à gagner de 496 M$, qui devrait être compensé par l’État afin de maintenir des revenus équivalents dans le grand Montréal (ARTM), à Québec (RTC), à Sherbrooke (STS), à Saguenay (STS) et à Gatineau (STO).

Ceci n’inclut donc pas une grande part du Québec, bien que le transport collectif y soit moins répandu.

Pour expliquer l’écart de près de 70 M$, QS indique que les données avancées en mai on été faites «à partir des chiffres disponibles au printemps».

Des investissements nécessaires
Selon les spécialistes, une baisse significative du tarif aura l’effet cherché par Québec solidaire, soit une hausse de l’achalandage.

Dans la capitale de l’Estonie, Tallinn, le transport public est gratuit depuis 2013. Ceci a incité 5% des automobilistes à passer au transport collectif, mais surtout un bon nombre de marcheurs (40%), selon une étude de cas.

Mais pour assurer un service à ces nouveaux usagers, des investissements importants sont nécessaires.

Une étude réalisée pour la Société de transport de Sherbrooke en 2008 afin d’évaluer la possibilité de rendre le service gratuit rapporte que des petites villes comme Colomiers et Compiègne, en France, n’ont pas bonifié de leur offre de services après avoir instauré la gratuité. «On a assisté à la saturation des réseaux, dont l’offre était de plus en plus décalée par rapport aux besoins», souligne l’étude. Dans la seconde municipalité, la fréquentation a augmenté de 150% en 8 mois.

Ainsi, pour maintenir le même niveau de service avec une baisse de 50% des tarifs, les sociétés de transport auront besoin de plus qu’une compensation gouvernementale équivalente aux revenus des tarifs perdus.

La mesure coûterait donc fort probablement plus cher que 428 M$ annuellement, si on tient compte des investissements nécessaires afin de compenser les frais engendrés par les nouveaux usagers.

MISE À JOUR: Réagissant à la publication de cet article, le parti de Manon Massé a indiqué qu’une enveloppe de 450 M$ supplémentaires, qui n’a pas été détaillée mardi, a été prévue pour faire face à la hausse d’achalandage.

Aussi, selon Québec solidaire, les investissements en infrastructures de 7,8 G$ que le parti compte faire s’il est élu empêchera de voir une situation comme celle survenue dans des petites villes françaises de se produire.

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