Soutenez

Cannabis: Des mises en garde sur la marijuana plus nuancées

Graeme Roy / La Presse Canadienne Photo: Graeme Roy / La Presse Canadienne

OTTAWA — Par le passé, les campagnes de santé publique mettant en garde contre les effets nocifs des drogues livraient un message retentissant: n’en consommez pas.

Mais maintenant que le gouvernement fédéral a décidé de légaliser la marijuana, Santé Canada a mis au point de nouvelles stratégies pour essayer de se retrouver sur les écrans des adolescents et dans les endroits où ils se trouvent.

David Hammond, professeur à l’école de santé publique de l’Université de Waterloo, a dit croire qu’«inévitablement, ces communications et cette sensibilisation seront plus nuancées et subtiles».

M. Hammond a relevé que le gouvernement fédéral a adopté une approche de réduction des effets nocifs dans son éducation sur le cannabis. Cela signifie qu’au lieu d’avertir le public de ne pas consommer, les messages soulignent qu’il y a des circonstances où cela devrait être évité.

Santé Canada affirme avoir lancé plusieurs campagnes de sensibilisation du public et investi des fonds dans ces efforts. Une campagne sur les médias sociaux est en cours depuis le printemps dernier, et le ministère de la Sécurité publique a lancé une campagne sur la conduite avec les facultés affaiblies par les drogues l’automne dernier.

Une campagne de publicité démarrée en mars dernier a pour but de livrer des «faits honnêtes» aux adolescents. Cette campagne comporte des questions du public et des réponses de spécialistes du cannabis, et peut être consultée sur le site web du gouvernement sur le cannabis. En juillet dernier, Santé Canada a lancé une tournée interactive qui cible les jeunes et les jeunes adultes et qui se déroule lors d’événements comme les foires, les festivals de musique et les événements sportifs.

Le ministère a déclaré que l’investissement prévu dans l’éducation, la sensibilisation et la surveillance du cannabis s’élève à plus de 100 millions $ sur six ans. Cela comprend 62,5 millions $ sur cinq ans, proposés dans le budget fédéral de l’an dernier, pour soutenir les organismes communautaires et les groupes autochtones qui éduquent leurs communautés sur les risques associés à la consommation de cannabis.

M. Hammond a dit qu’il est trop tôt pour déterminer l’efficacité de ces campagnes, mais a déclaré qu’il était clair que Santé Canada «essayait» de faire autrement.

«Vous allez voir que certaines de ces campagnes vont échouer et que certaines vont très bien se passer, mais elles contribueront toutes à la discussion et c’est une bonne chose», a-t-il souligné.

Le plus grand défi auquel le gouvernement est confronté, a-t-il affirmé, est la connexion avec les adolescents. Les enseignants devront trouver quoi dire à leurs élèves, les médecins détermineront ce qu’ils devront dire à leurs patients et les parents se demanderont quoi dire à leurs enfants.

«Nous observons une évolution du type de messages et si vous voulez vraiment vous connecter avec les consommateurs, ne leur dites pas s’ils doivent ou non le faire. Donnez-leur des informations qui guideront leur décision», a-t-il suggéré.

Les messages de mises en garde de Santé Canada concernant le cannabis agissent comme un «très bon modèle» pour sa campagne de communication générale, a-t-il indiqué.

Les avertissements de santé indiquent que la fumée de cannabis est nocive et que le cannabis peut augmenter le risque de psychose et de schizophrénie. Une autre mise en garde dit de ne pas l’utiliser si vous êtes enceinte ou si vous allaitez. Mais un avertissement est en effet un retour en arrière, disant simplement: «ne l’utilisez pas.»

Marc Paris, directeur général de Jeunesse sans drogue Canada, a indiqué que son organisation avait conçu une brochure destinée principalement aux parents pour les aider à parler à leurs enfants de la marijuana. Santé Canada a contribué au projet en fournissant des fonds pour la traduction, l’impression et la distribution.

M. Paris a affirmé qu’environ 250 000 brochures ont été distribuées à ce jour et qu’il y a eu une résurgence des demandes à l’approche du 17 octobre, jour prévu de la légalisation de la substance par le fédéral.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.