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Lisée invite tous les progressistes à voter PQ

Parti Quebecois leader Jean-Francois Lisee speaks to reporters at the University of Montreal during a campaign stop in Montreal, Tuesday, September 11, 2018. THE CANADIAN PRESS/Graham Hughes Photo: Graham Hughes/La Presse canadienne
Stéphanie Marin, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Le chef péquiste Jean-François Lisée a lancé, mardi soir, un appel au vote stratégique. À la toute fin d’une soirée d’échanges avec les candidats dans sa circonscription de Rosemont, il a invité tous les électeurs progressistes à voter pour le PQ afin de bloquer efficacement la Coalition avenir Québec (CAQ).

Il ne faut pas se diviser, a-t-il averti, en donnant son vote à Québec solidaire (QS), un parti qui, «on le sait, ne sera pas élu».

Il faut plutôt voter pour le PQ, qui a formé le gouvernement le plus progressiste en Amérique du Nord, a conseillé M. Lisée.

«Ce n’est pas des farces»: si l’élection avait lieu aujourd’hui, c’est la CAQ qui gagnerait, avec des promesses qui n’ont pas d’allure et qui nous plongeraient dans l’austérité, a fait valoir le chef du PQ, s’adressant entre autres aux partisans de QS, dans une circonscription où le candidat de ce parti, Vincent Marissal, met beaucoup d’efforts.

Pourtant, il y a à peine cinq jours, M. Lisée avait dit du chef caquiste qu’il «paniquait» lorsqu’il avait fait un appel au vote stratégique. François Legault avait alors invité les sympathisants du PQ à se rallier aux caquistes pour défaire les libéraux.

Mais le chef péquiste nie toute panique. Chez lui, c’est plutôt un signe de «constance». Il dit inviter les progressistes sous sa bannière depuis qu’il est chef. Et comme le pacte avec QS a été rejeté par les militants de ce parti, il se tourne désormais directement vers les électeurs, a-t-il expliqué en mêlée de presse, peu après la soirée.

Il veut leur dire qu’avec la CAQ, ils ne vont pas réaliser leurs rêves, mais qu’avec le PQ, ils pourront en obtenir une partie.

Un sondage Léger réalisé pour Le Devoir et The Gazette, paru mardi matin, fait état d’une hausse de trois points pour QS et de deux pour le PQ, par rapport au coup de sonde précédent.

Pour Vincent Marissal, cet appel au vote stratégique est «un peu méprisant pour l’intelligence des électeurs».

Personne n’a le monopole des bonnes idées et du progressisme, a-t-il dit aux électeurs présents dans la salle, après que M. Lisée eut soulevé ce sujet.

Il trouve aussi que cet appel arrive fort tôt dans la campagne. «Normalement, ça arrive vers la fin, quand un chef veut sauver les meubles et généralement, ce n’est pas un signe de confiance».

Les deux hommes ont été chaudement applaudis après leur «mot de la fin» respectif.

Discussion politique à Rosemont

Cette soirée a été la première occasion de la campagne lors de laquelle un chef a été appelé à débattre d’enjeux politiques. Il y fut question d’enjeux locaux — les secteurs de Rosemont mal desservis par les trajets d’autobus, par exemple — comme nationaux: des citoyens ont soulevé des sujets diversifiés comme les soins palliatifs, les avantages des CPE par rapport aux maternelles à 4 ans et l’environnement.

L’exercice, organisé par un organisme communautaire de Rosemont, a été fort courtois, les candidats devant répondre aux questions des citoyens, sans pouvoir argumenter entre eux.

Il est inhabituel qu’un chef participe à un débat local — officiellement appelé dans ce cas-ci «soirée d’échanges» — mais Jean-François Lisée avait déjà fait savoir qu’il devait ça aux citoyens de sa circonscription. Il en est le député sortant. La porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, a aussi participé à des débats locaux dans sa circonscription.

Les quatre candidats en lice dans Rosemont, une circonscription montréalaise, sont Agata La Rosa pour le Parti libéral, Jean-François Lisée pour le Parti québécois (PQ), Sonya Cormier pour la Coalition avenir Québec (CAQ) et Vincent Marissal pour Québec solidaire (QS).

Québec solidaire met d’ailleurs beaucoup d’énergie dans cette circonscription qui borde celles de Gouin et de Mercier, deux bastions du jeune parti.

En 2014, M. Lisée avait été élu avec une confortable avance contre son rival libéral, Thiery Valade, et Québec solidaire avait terminé troisième.

La salle était bondée mardi soir alors que les citoyens s’étaient déplacés en grand nombre. Une salle de débordement avait même été ajoutée.

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