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Sylvie Parent: «Longueuil a manqué d’investissements»

Photo: Josie Desmarais/Métro

La mairesse de Longueuil, Sylvie Parent, clame aux candidats en campagne électorale que c’est au tour de sa ville de recevoir du transport collectif. «Ce n’est pas un caprice», martèle-t-elle à propos du prolongement de la ligne jaune du métro de Montréal.

Avant même le début de la campagne, vous avez fait votre plus grosse sortie médiatique sur le transport collectif. Pourquoi est-ce autant un enjeu à Longueuil?
La Rive-Sud de Montréal connaît une croissance démographique hors du commun. Aux alentours du métro, on a plus d’entreprises, on a plus de gens qui transitent par la 132 pour accéder au pont Jacques-Cartier ou au tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. Il faut trouver des solutions parce que nos réseaux sont saturés. L’arrivée du REM [Réseau express métropolitain], ce n’est qu’un outil de transport collectif. C’en est un gros, mais ce n’est qu’un seul outil. Parce que tout l’Est de notre territoire n’est pas desservi. Il faut trouver des alternatives sur l’ensemble du territoire pour que le transport collectif devienne un incontournable pour remplacer l’auto solo.

Vous avez martelé que la ligne jaune irait plus vers l’est.
La station de métro Longueuil est la plus achalandée aux heures de pointe. Le problème est que tout le monde doit se rendre au métro Longueuil et c’est le même réseau routier qui amène au pont Jacques-Cartier. C’est ça qui fait qu’on doit développer la ligne jaune.

Une chose de nouveau dans les demandes des banlieues est le développement de transport collectif lourd qui ne va pas vers Montréal. Vous voulez par exemple un tramway sur Taschereau. Pourquoi?
Il n’y a plus de fluidité. L’autoroute 20 qui mène au tunnel est complètement saturée à toutes les heures du jour. La 30, c’est la même chose. Ça ne va plus. Si on n’est pas capable de faire compétition à l’auto solo, on aura manqué notre objectif. Favoriser le transport commun a un effet direct sur nos gaz à effet de serre et sur la qualité de vie.

Vous avez fait votre sortie avec des élus de la Rive-Sud, la couronne nord a fait sa sortie, Valérie Plante demande la ligne rose… Chaque parti a un plan différent pour le transport. Est-ce que vous auriez pu former une coalition plus large plutôt que de tous faire sa propre demande?
L’arbitrage de tous ces investissements sera fait par l’Autorité régionale de transport métropolitain. Moi, ce que je dis, c’est que les partis politiques en campagne électorale doivent nous appuyer parce que ça fait trop longtemps qu’on attend. Ce n’est pas un caprice. Je ne suis pas en compétition ni avec Montréal, ni avec Laval, mais ils ont eu leur part du gâteau dans les années précédentes. Maintenant, c’est à nous. Ça ne se peut pas qu’on reste avec une seule station de métro en 2018, alors que ma population représente 1,5 million d’habitants. Depuis 50 ans, Longueuil a manqué d’investissements.

Avec la CAQ qui mène dans les sondages, mais des comtés encore disputés sur la Rive-Sud, ça vous favorise dans vos revendications?
Il y a 23 comtés en Montérégie. Ce qui peut faire un gouvernement minoritaire ou majoritaire. Si l’ensemble des candidats d’un parti, quel qu’il soit, se mobilise et fait de nos projets ses propres projets, ça peut être à leur avantage.

Vous souhaitez construire une aérogare à Saint-Hubert, à quoi vous attendez-vous du futur gouvernement?
On a une nouvelle piste, donc on est prêt à accueillir même des transporteurs low-cost. Il nous manque juste l’aérogare moderne. Mon travail est de rappeler au gouvernement provincial qu’ils ont promis d’aider les aéroports régionaux.

Le maire de Laval, Marc Demers, demande plus de pouvoirs en matière d’habitation, notamment pour le logement social. Croyez-vous que Longueuil devrait avoir ces pouvoir qui ont déjà été délégués par le gouvernement à la Ville de Québec et à Montréal?
Pour le logement social, Montréal et Gatineau ont réussi à récupérer les sommes pour toutes les places en Accès Logis. Pourquoi ça ne serait pas bon pour Longueuil? J’ai trois grands pôles de développement domiciliaire qui sont sur la table actuellement. Si je n’ai pas ces pouvoirs, le développement va se faire et, demain matin, je n’aurai plus de place pour faire du logement social.

Le chômage est très bas sur la Rive-Sud. Pour vous, réduire les seuils d’immigration, est-ce une bonne idée?
L’analyse sur le seuil d’immigration va se faire au niveau du gouvernement du Québec. On est presque en plein emploi. Donc, il faut des gens qui peuvent travailler, mais il faut aussi qu’ils aient la compétence pour faire les emplois qu’on a à offrir.

On s’attendait peut-être à un nouveau pacte fiscal avec les villes avant les élections, notamment avec un transfert d’un point de TVQ. Êtes-vous déçue que ça ne soit pas arrivé?
Oui. Tous les chefs de parti ont pris un engagement [à l’égard du point de TVQ]. Il y en a un qui était au pouvoir et qui ne l’a pas appliqué. On verra après le 1er octobre, mais c’est clair que le financement des municipalités doit changer. Il doit y avoir une nouvelle façon parce qu’on a de plus en plus de responsabilités qui ne nous appartenaient pas avant et que Québec nous a données.

Avez-vous décidé pour qui vous alliez voter?
C’est sûr que oui, mais vous ne le saurez pas. (Rires)

Mais un parti vous a convaincue qu’il serait le meilleur pour porter les idées de Longueuil?
Oui, mais il reste encore quelques semaines à la campagne. Il n’y a rien d’immuable

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