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Tornade: casse-tête pour l’hébergement

Sean Kilpatrick / La Presse Canadienne Photo: Sean Kilpatrick
Mylène Crête, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

GATINEAU, Qc — Vingt-quatre heures après la tornade qui a dévasté une portion du quartier Mont-Bleu de Gatineau, des citoyens cherchaient encore un endroit pour passer la nuit.

«J’essaie de trouver un hébergement parce que je ne peux pas dormir ici», a raconté Michelle Auger, rencontrée au cégep de l’Outaouais. L’établissement est devenu le centre pour gérer la crise.

Cette dame âgée se promène avec sa petite valise et son petit chien nommé Maggie dans les couloirs de l’établissement. Des bandages couvrent l’un de ses avant-bras et l’une de ses jambes.

«Le vent a ouvert ma porte et m’a « garrochée » contre le mur, décrit-elle. Les miroirs ont cassé. J’étais tout étourdie. Je ne savais plus ce qui était arrivé. Il fallait que je me lève, mais j’ai oublié qu’il y avait du verre par terre.»

Elle s’est coupée à plusieurs endroits.

Les chambres d’hôtel se font rares dans la région puisqu’Ottawa est l’hôte de la Course de l’armée, un événement annuel qui attire plus de 20 000 athlètes.

La Croix-Rouge avait réussi à placer 48 familles dans la nuit de vendredi à samedi dans 30 hôtels différents, mais certains ont dû partir samedi matin parce que la chambre où ils avaient passé la nuit était déjà réservée.

Ifrah Moussa s’est fait offrir d’aller dans un motel situé à une trentaine de kilomètres, mais elle a préféré passer la nuit sur les lits de fortune installés par l’organisme sur le campus Gabrielle-Roy du cégep.

L’établissement a accueilli 150 personnes. On pouvait voir quelques matelas dans un couloir samedi et même certains lits côtoyer les grosses machines de la salle de génie mécanique.

«Cette nuit, je vais essayer de dormir tant bien que mal parce que ce n’est pas évident de dormir dans une civière en quelque sorte, mais je remercie Dieu, a-t-elle raconté. Je trouve que si on est en vie, en sécurité…»

Cette femme originaire de Djibouti habite à Gatineau depuis trois mois seulement. Elle ne pense pas pouvoir retourner dans son logement avant deux ou trois jours. On lui a dit que ce n’était toujours pas sécuritaire.

Sur la rue Daniel-Johnson, l’un des endroits où les dommages sont les plus importants, des balcons ont été partiellement arrachés par la force de la tornade. Dans la rue voisine, des toits ont été littéralement soufflés et jonchaient le sol lors de la visite du premier ministre Philippe Couillard et du chef de l’opposition Jean-François Lisée, samedi matin.

Des édifices ont été éventrés, des portions de murs ayant carrément disparues. Malgré l’ampleur des dommages, les autorités ne rapportent aucun décès.

«C’est miraculeux que les gens soient sortis de là vivants», a remarqué M. Couillard en constant les ravages causés par cette catastrophe naturelle.

François Legault, de la CAQ, et Manon Massé, de Québec solidaire, se sont également rendus sur place.

La grande majorité des 700 sinistrés ont pu retourner dans leur logement même si à certains endroits l’électricité n’était toujours pas rétablie samedi soir. D’autres ont dû se contenter de récupérer certains effets personnels.

Beaucoup de gens ont pu trouver refuge chez de la famille ou des amis.

La Croix-Rouge et la Ville de Gatineau sont maintenant à la recherche de solutions pour loger les sinistrés qui ne pourront pas du tout retourner chez eux. Ils invitent les gens qui voudraient aider à faire un don en argent à l’organisme qui permettra de couvrir les frais d’hébergement des sinistrés les plus touchés et leurs besoins de base. La tornade a frappé un quartier où de nombreux citoyens vivent avec des moyens modestes.

Pour Gatineau, c’est une énième catastrophe après les inondations de 2017 et des pluies diluviennes qui sont tombées sur la ville en juillet dernier. «Les Gatinois sont faits forts, mais on aimerait que ça arrête», a souhaité le maire Maxime Pedneaud-Jobin.

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