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Pot: Trudeau a des réserves sur le plan de la CAQ

Prime Minister Justin Trudeau meets with Premier-designate of Quebec Francois Legault in Yerevan, Armenia on Thursday, Oct. 11, 2018. As the two attend the Francophonie Summit. THE CANADIAN PRESS/Sean Kilpatrick Photo: THE CANADIAN PRESS
Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

EREVAN, Arménie — Le premier ministre Justin Trudeau a exprimé des réserves quant à l’intention du gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) de faire passer de 18 à 21 ans l’âge légal pour consommer du cannabis.

À son avis, cette approche plus restrictive laissera une frange importante de la population entre les griffes du crime organisé, et pourrait donc quelque peu contrecarrer l’esprit de la loi fédérale.

«Si on élimine le segment de la population entre 18-19 ans et 21 ans, qui est une population souvent à l’université, souvent dans des endroits où ils vont essayer de consommer, on garde un important segment de consommateurs potentiels pour le marché noir», a-t-il exposé samedi en conférence de presse à Erevan, en Arménie.

Or, l’un des objectifs fondamentaux de la légalisation du cannabis est précisément de déplacer du marché illicite vers le marché licite la vente de la substance, a-t-il rappelé à quelques jours de l’entrée en vigueur de la loi, le 17 octobre. «Ça vient un petit peu enfreindre notre capacité de contrer le crime organisé», a plaidé Justin Trudeau au côté de son vis-à-vis arménien Nikol Pashinyan.

Le premier ministre a dit comprendre les gens qui aimeraient prohiber la consommation avant l’âge de 25 ans puisque le cannabis a des impacts sur le développement du cerveau jusqu’à cet âge. Mais «ça maintiendrait un marché noir», et c’est pour cela «que nous croyons que de fixer l’âge légal à l’âge de consommation de l’alcool, c’est un compromis qui a de l’allure», a-t-il offert.

En vertu de la loi fédérale, l’âge légal a été fixé à 18 ans, mais les provinces et territoires ont la latitude de procéder à des ajustements sur ce plan — le premier ministre Trudeau s’était personnellement dit en accord avec le principe de permettre de consommer du cannabis à compter d’un âge minimal de 18 ans.

Le premier ministre désigné François Legault a promis avant et pendant la campagne électorale de permettre la consommation légale seulement à partir de 21 ans. L’une de ses députées réélues, Geneviève Guilbault, a réitéré cette velléité caquiste en prévenant qu’il y aurait une période de transition.

Du côté d’Erevan, samedi, Justin Trudeau n’a pas voulu se lancer dans une querelle avec son nouveau partenaire provincial. «Le gouvernement de la CAQ n’a même pas établi encore son conseil des ministres, donc (il y a) beaucoup de décisions à prendre, a-t-il indiqué. Nous allons partager notre perspective là-dessus (…) et nous aurons les conversations nécessaires en temps et lieu.»

Le premier ministre canadien est rentré samedi soir d’un déplacement d’un peu plus de trois jours en Arménie, dont deux passés au sommet de la Francophonie. Les journées ont été longues, et le vol de retour vers Ottawa le sera aussi. Mais il n’aura pas trop de répit, puisque le jour J, celui de la légalisation, arrive à grands pas.

Les Québécois âgés de 18 à 21 ans pourront du cannabis au Québec pendant une période de quelques semaines, à compter de mercredi prochain.

La députée caquiste réélue Geneviève Guilbault expliquait, deux jours après la victoire électorale de la CAQ, qu’il y aura «une période où on doit appliquer légalement la loi qui aurait été adoptée par le précédent gouvernement», et donc, une «période de transition (…) où il est légalement impossible de modifier la loi parce qu’il nous faut siéger à l’Assemblée nationale».

La CAQ n’a pas souhaité réagir dans l’immédiat aux réserves qu’a exprimées Justin Trudeau depuis la capitale arménienne.

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