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La CAQ interdira le tchador

Muslim woman wearig a scarf Photo: Getty Images/iStockphoto
Patrice Bergeron, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le gouvernement Legault interdira à tous les fonctionnaires de porter le tchador, le niqab et la burka, dans un projet de loi qu’il déposera «rapidement», mais du même souffle, François Legault a répété que ce n’est «pas une priorité».

La Coalition avenir Québec (CAQ) a bien l’intention d’aller de l’avant avec cette mesure, en dépit «des avis juridiques qui peuvent permettre d’aller dans toutes les directions», a déclaré la ministre de la Justice, Sonia LeBel, mercredi.

En mêlée de presse mercredi matin avant le premier caucus officiel du gouvernement, le ministre responsable de la Laïcité, Simon Jolin-Barrette, a précisé que l’interdiction du tchador sera incluse dans le projet de loi qui interdira le port de signes religieux chez les représentants de l’autorité de l’État, policiers, procureurs, juges, en plus des enseignants.

Il a affirmé qu’il entend agir rapidement, mais sans donner d’échéancier. Il a simplement précisé qu’il ne pouvait s’engager à le déposer avant les Fêtes.

Sa collègue à la Justice, Sonia LeBel, a pour sa part indiqué qu’il ne faut pas brimer les droits individuels de façon indue, mais en ajoutant qu’«il y a certainement des possibilités qu’on discutera» avec son collègue.

Selon elle, «il y a façon» d’interdire ces attributs vestimentaires associés à l’islam. Quant aux avis juridiques invoqués par le précédent gouvernement Couillard pour ne pas légiférer en ce sens, Mme LeBel n’en a cure.

«Il y a toujours des avis qui peuvent permettre d’aller dans toutes les directions, mais ce qui est important, c’est que le gouvernement donne sa direction», a-t-elle tranché.

Questionné sur l’enjeu dans une mêlée de presse après le conseil des ministres, le premier ministre François Legault n’a pas pu préciser combien de personnes seraient touchées dans la fonction publique par cette interdiction.

«C’est toujours un enjeu», a-t-il dit en anglais, en ajoutant toutefois: «je ne vous dis pas que cela fait partie de nos priorités».

Pour justifier l’interdiction, il a dit qu’une des valeurs importantes au Québec était l’égalité homme-femme.

Il est possible, a-t-il laissé entendre, qu’il y ait deux projets de loi, un sur les signes religieux pour les agents de l’autorité, un autre pour la fonction publique.

«Ce sera au ministre (M. Jolin-Barrette) de voir ça», a-t-il conclu.

Rappelons que la vice-première ministre, Geneviève Guilbault, avait indiqué, deux jours après les élections, que la CAQ allait «relocaliser» les fonctionnaires qui allaient refuser de retirer leur signe religieux, en laissant entendre qu’ils pourraient être licenciés s’ils persistaient dans leur refus.

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