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37 postes abolis à La Presse

Photo: Josie Desmarais/Métro
La Presse canadienne - avec Métro

MONTRÉAL — Les syndiqués de La Presse ont appris jeudi que la direction devait réduire ses coûts de main-d’oeuvre et, pour ce faire, cherchait à obtenir 37 départs volontaires d’employés.

L’objectif de 37 départs ne vise pas seulement la salle de rédaction, mais une vingtaine de postes sont ciblés à la rédaction. La rédaction et la publicité sont les départements les plus visés, a précisé au cours d’une entrevue la présidente du Syndicat des travailleurs de l’information de La Presse, Laura-Julie Perreault.

La Presse compte environ 230 employés dans la salle de rédaction, sur un total de 550.

Il ne s’agit pas de la première vague de départs volontaires à La Presse. Le quotidien de la rue Saint-Jacques, comme tous les médias écrits, est aux prises avec la concurrence des géants du numérique qui pompent les revenus publicitaires sans devoir défrayer les coûts inhérents à la pratique du journalisme.

En juin 2017, 49 postes avaient été abolis dans la foulée de l’annonce de la fin de la publication papier.

Mme Perreault a pris soin de souligner que les conditions du programme de départ avaient été négociées avec les différents syndicats de La Presse. «C’est un programme qui est assez généreux et qui va au-delà de ce qui est prévu dans les conventions collectives.»

Et si l’objectif de 37 départs volontaires n’est pas atteint? «Pour l’instant ils sont assez positifs qu’ils vont réussir à l’atteindre, parce que le programme est offert à tout le monde, pas seulement aux gens qui approchent de la retraite, mais à tout le monde qui travaille à La Presse. Donc ça, c’est déjà une différence avec ce qui nous avait été offert dans le passé. Sinon, c’est sûr qu’ils veulent couper 37 postes à La Presse, donc ça pourrait passer par des abolitions de postes», a expliqué Mme Perreault.

La plupart des départs devront avoir lieu avant le 28 décembre prochain.

La direction de La Presse a fait valoir qu’elle avait déjà fait beaucoup de rationalisation à d’autres postes budgétaires au sein de l’entreprise, a rapporté Mme Perreault.

Au cours de la dernière année, La Presse a été transformée en fiducie à utilité sociale, avec une injection de 50M$ pour lancer le processus.

En mai dernier, le président de La Presse, Pierre-Elliott Levasseur, avait indiqué qu’entre le modèle d’affaires qui avait été conçu en 2010 et la réalité d’aujourd’hui, il y avait eu une dégradation de la situation au chapitre des revenus publicitaires, à cause de la montée des géants comme Facebook et Google.

Et La Presse attend, comme les autres médias écrits, un geste du gouvernement fédéral face aux difficultés de la presse écrite, qui a aussi dû s’adapter au virage numérique. Plusieurs instances représentant des journalistes, des médias et des syndicats de journalistes ont demandé à maintes reprises au gouvernement fédéral d’intervenir d’urgence. Ils attendent toujours.

Le ministre du Patrimoine canadien, Pablo Rodriguez, a répondu: «on travaille là-dessus», lorsqu’interrogé à ce sujet. Il a dit déjà multiplier les rencontres avec les dirigeants d’entreprises de presse et les syndicats de l’information.

Il a dit trouver «toujours triste» de voir des médias devoir réduire leurs effectifs, mais il a souligné qu’Ottawa avait déjà prévu 50M$ dans son dernier budget pour venir en aide au «journalisme local».

Également à La Presse, les négociations en vue du renouvellement de la convention collective durent depuis un certain temps déjà, dans ce contexte difficile. La convention du Syndicat des travailleurs de l’information est échue depuis le 31 décembre 2015.

Au moment d’écrire ces lignes, le service des relations médias de La Presse n’avait pas répondu à l’invitation à commenter la situation.

La Presse détient une participation dans La Presse canadienne, en partenariat avec des filiales du Globe and Mail et Torstar.

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