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Inconduites sexuelles dans l’armée: enquête incomplète?

Justin Tang / La Presse Canadienne Photo: Justin Tang

OTTAWA — Un groupe de survivants regroupant des personnes touchées par des inconduites sexuelles dans l’armée affirme que la voix de certains membres particulièrement vulnérables est omise d’une enquête destinée à déterminer la prévalence de comportements inappropriés.

L’enquête est menée par Statistique Canada pour les Forces armées canadiennes. Il s’agit de la plus récente tentative de l’armée visant à déterminer le nombre de militaires ayant fait l’objet ou ayant été témoins d’une inconduite sexuelle au cours des 12 derniers mois.

En 2016, Statistique Canada avait mené une enquête similaire auprès de 43 000 membres des Forces afin d’établir une base permettant aux hauts commandants de voir si des progrès ont été accomplis dans la lutte contre l’inconduite sexuelle.

Mais l’organisation «It’s Just 700», qui représente d’anciens militaires ayant subi un traumatisme sexuel lors de leurs années dans les Forces, remet en question la décision d’omettre certains militaires, en particulier ceux en formation, à l’université ou en congé de maladie.

De tels membres du service n’ont pas été inclus en grande partie parce qu’ils n’étaient probablement pas en service actif dans les forces armées pendant les 12 mois complets que l’enquête est censée couvrir, a indiqué une porte-parole de l’équipe d’intervention en cas d’inconduite sexuelle de l’armée.

Dans un courriel, Cecily Wallace a estimé que l’enquête, telle qu’elle est conçue, répondra à l’objectif général de collecte de données sur «la prévalence et la nature de l’inconduite sexuelle autodéclarée sur les lieux de travail».

Les jeunes plus à risque

La fondatrice de «It’s Just 700», Marie-Claude Gagnon, souligne que des recherches récentes et des rapports laissent croire que les jeunes membres des Forces et ceux en formation — deux groupes qui se recoupent assez souvent — sont plus à risque de subir des violences sexuelles.

«La population la plus exposée aux violences sexuelles au sein de l’armée canadienne est constituée de jeunes membres», écrit Mme Gagnon dans un courriel, précisant que «les moments (…) les plus risqués sont pendant les cours, les entraînements et les déploiements».

L’enquête de 2016 a révélé qu’environ 1,7 pour cent des quelque 90 000 personnes en uniforme, soit environ 960 membres, avaient été agressées sexuellement l’année précédente, un taux supérieur à celui de 0,9 pour cent enregistré dans la population en général. La plupart des plaintes concernaient des attouchements sexuels non désirés.

Mme Gagnon souligne que les membres des services âgés de moins de 30 ans étaient trois fois plus susceptibles de déclarer avoir été agressés sexuellement ou autrement ciblés par un comportement inapproprié que ceux âgés de 40 ans ou plus, selon le rapport de l’enquête.

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