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Secteur public: une alliance historique FIQ-APTS

Photo: Mario Beauregard/Archives Métro

MONTRÉAL — Les prochaines négociations du secteur public se dérouleront au moins en partie avec un nouveau joueur, puisqu’une alliance historique vient d’être formée entre la FIQ et l’APTS pour représenter 130 000 membres dans la santé et les services sociaux.

Des «discussions» pourraient tout de même avoir lieu avec un éventuel front commun intersyndical, mais, pour le moment, l’alliance se limite aux deux grandes organisations syndicales dont la totalité des membres travaillent dans la santé et les services sociaux, à savoir la FIQ et l’APTS.

La Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) représente la grande majorité des infirmières et infirmières auxiliaires du Québec, avec 76 000 membres. Depuis plusieurs années, elle fait cavalier seul, ne négociant pas avec le front commun intersyndical.

La nouveauté réside dans le fait que l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) a décidé de s’allier avec la FIQ cette fois-ci. Lors des dernières négociations du secteur public, l’APTS faisait partie du front commun intersyndical, avec les trois centrales syndicales: la FTQ, la CSN et la CSQ, de même que le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ).

L’APTS représente des techniciennes en laboratoire, des physiothérapeutes, des nutritionnistes et autres professionnelles et techniciennes dans la santé et les services sociaux. Elle compte 55 000 membres.

Lors du dernier vote d’accréditation syndicale dans la santé, au début de 2017, ces deux organisations syndicales avaient été les grandes gagnantes, voyant leur membership croître, alors que celui de la CSN, par exemple, avait chuté de 23 000.

«Des besoins spécifiques»
Au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne, jeudi, la présidente de l’APTS, Carolle Dubé, a expliqué que ce sont ses déléguées qui ont fait ce choix de s’allier avec la FIQ parce que leurs membres vivent une réalité qui leur est propre.

«Ça ne veut pas dire qu’on n’aura pas d’alliance plus large avec d’autres, mais on a vraiment des réalités, des besoins spécifiques dans notre secteur, qui font en sorte qu’on veut travailler ensemble pour cette prochaine ronde de négociation-là», a justifié Mme Dubé.

Les déléguées de l’APTS veulent aussi un changement de ton face au gouvernement, a-t-elle ajouté.

«On veut essayer de donner un nouveau ton, aussi, à ces rondes de négociation-là, qui sont difficiles l’une après l’autre et voir si on peut avoir une approche différente, peut-être, avec un gouvernement qui semble vouloir faire les choses différemment», a expliqué la dirigeante syndicale.

À décider ensemble
Si jamais l’alliance FIQ-APTS décidait de se rapprocher d’un éventuel front commun, «on va le décider ensemble», a précisé Mme Dubé.

Mais la FIQ fait bande à part depuis des années et mène ses propres négociations. La FIQ jouit en effet d’un capital de sympathie exceptionnel de la part du public, ce qui l’a bien servie lors de ses négociations avec Québec. C’est ainsi qu’elle a pu négocier des projets pilotes de ratios professionnelles en soins-patients, par exemple.

«C’est ce qu’on s’est donné comme résolution: on travaille ensemble, mais on va réfléchir et on va travailler ensemble. Puis on va décider ensemble si on travaille aussi avec d’autres» organisations syndicales, a expliqué Mme Dubé.

La FIQ fière
À la FIQ, la présidente, Nancy Bédard, s’est réjouie de ce nouveau front commun santé-services sociaux. «C’est une très bonne nouvelle. C’est vraiment quelque chose qui allait de soi, pour nous. C’est une première et on est fière de ça: 130 000 professionnelles en soins de santé et des services sociaux qui vont unir leurs forces pour les prochaines négociations.»

Mme Bédard dépeint un même sentiment de parenté qui a rapproché les deux grandes organisations syndicales. «On a fait vraiment les frais des compressions des dernières années et, comme on est au front, autant les membres de l’APTS que de la FIQ, on a beaucoup de difficultés qui sont similaires et qui ne sont pas partagées nécessairement au sein de l’ensemble du front commun.»

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