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Projet de gazoduc: le PQ exige un BAPE élargi

Photo: Jonathan Hayward / La Presse Canadienne
Patrice Bergeron, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE) doit tenir des audiences sur l’ensemble du projet de gazoduc qui devrait acheminer du gaz naturel de l’Ontario vers le Saguenay.

C’est ce qu’a réclamé l’opposition péquiste vendredi, après le dévoilement la veille de plusieurs volets du projet, tandis que le premier ministre François Legault a manifesté son ouverture.

Un corridor long de 750 km est étudié pour l’éventuel gazoduc qui acheminerait le gaz vers une usine de liquéfaction au Saguenay, en vue de son exportation en Europe.

Ce projet de gazoduc est évalué à 4,5 milliards $. Il est mené par Gazoduq, dont le premier actionnaire est GNL Québec, l’entreprise qui chapeaute aussi le projet d’usine de liquéfaction de gaz naturel au port de Grande-Anse, sur le bord de la rivière Saguenay. Au total, avec l’usine, le projet frôle les 14 milliards $.

Le Parti québécois (PQ), qui est maintenant la deuxième opposition à l’Assemblée nationale, affirme qu’il est ouvert à examiner le projet, mais pose plusieurs conditions sur lesquelles il demande des garanties.

«C’est un projet de 14 milliards $, alors est-ce qu’on peut ne pas le signer sur le coin d’une table?» a demandé le député péquiste de Jonquière, Sylvain Gaudreault.

Il exige de vastes consultations du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE), de l’extraction du gaz à son exportation, avec l’évaluation des émissions de gaz à effet de serre (GES) du projet. Les promoteurs du projet veulent un BAPE uniquement sur la canalisation, ce qui ne permet pas de mesurer tous les impacts, prévient l’élu péquiste.

«J’exige un BAPE sur l’ensemble de la filière, de l’extraction à l’exportation. Ils (les promoteurs) ont dit qu’il veulent un BAPE sur le tuyau, mais c’est là le piège, saucissonner le BAPE, le fragmenter, or il faut se pencher sur l’ensemble de l’oeuvre.»

Il faut donc aussi connaître l’origine de l’approvisionnement, a-t-il insisté. Les promoteurs avaient déjà indiqué auparavant que la canalisation passait au nord car elle ne s’alimentait pas en gaz de schiste provenant du réseau plus au sud.

Or on apprend maintenant que le gazoduc pourrait transporter des gaz de schiste. «Il faut qu’on le sache: c’en est ou c’en est pas? Pourquoi c’est si difficile de trouver l’origine du gaz?» a demandé M. Gaudreault.

Par ailleurs, il s’agit d’un projet interprovincial et ainsi le gouvernement fédéral aura à trancher. Selon le Parti québécois, il est «hors de question» qu’un organe fédéral, l’Office national de l’énergie, autorise le projet sans que le Québec exerce son droit de veto.

De son côté, le premier ministre François Legault a dit qu’il était «ouvert» à ce projet «très, très important». Dans un point de presse à Wendake, près de Québec, il a évoqué les discussions à faire aboutir avec les peuples autochtones, ainsi que le processus d’évaluation des impacts.

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