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Le Québec pourrait en faire plus pour ses jeunes enfants

Photo: Métro Média/Patrick Sicotte

Les enfants âgés de cinq ans et moins vivent une période charnière qui aura un impact important sur le reste de leur vie. Pourtant, la société n’en fait «pas assez» pour assurer leur bon développement, selon 62% des Québecois, indique un sondage rendu public mercredi.

Le coup de sonde commandé par l’Observatoire des tout-petits et réalisé par la firme Léger montre que près de 75% des Québécois croient que les autorités publiques devraient considérer comme étant une priorité le développement des jeunes enfants.

«L’un des grands constats du sondage, c’est que les Québécois souhaitent qu’on mette en place des mesures collectives pour les tout-petits. Il y en a qui ont été déjà été mises en place – les centres de la petite enfance, la maternelle à 4 ans en milieu défavorisé, le logement social aussi. Les municipalités jouent un rôle, avec les parcs, les espaces publics dont peuvent bénéficier les tout-petits», a énuméré la directrice de l’Observatoire des tout-petits, Fannie Dagenais, qui estime qu’il reste pourtant des efforts à faire.

Les CPE, un réseau qui peut s’améliorer
Le réseau des centres de la petite enfance (CPE), fondé en 1997 par la ministre de l’Éducation de l’époque, Pauline Marois, a souvent été cité en exemple au Québec et dans le monde. Pourtant, plusieurs problèmes persistent. Dans le sondage Léger, trois mesures ont été choisies à égalité par les répondants comme étant prioritaires pour améliorer l’état du réseau : l’accessibilité en milieu défavorisé, le maintien du plus bas coût possible et l’amélioration de la qualité des services de garde.

La directrice générale de l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCP), Geneviève Bélisle, a quant à elle montré du doigt le manque de places dans les CPE et la mauvaise planification des nouvelles garderies, qui ne prend pas toujours en compte les besoins réels de certains quartiers. Résultat: des enfants  n’ont  pas accès à une garderie, qu’elle soit subventionnée ou non, ce qui peut entraîner d’importantes difficultés. Aucune données ne viennent documenter ce problème,ce qui l’empêche en partie d’être réglé.

«Pour améliorer tout ça, ça va prendre de la volonté politique et du leadership. La loi sur les services de garde entrera en vigueur en juin 2019. Il y a des choses très intéressantes sur l’évaluation de la qualité et l’obligation d’améliorer [les services] pour les enfants », a-t-elle détaillé. Mais pour elle, il reste du chemin à parcourir pour que tous les petits Québécois arrivent à l’école avec le même bagage.

Le premier ministre François Legault a promis d’instaurer la maternelle dès quatre ans, ainsi que d’améliorer le dépistage des troubles de comportement chez les enfants âgés de moins de cinq ans. En campagne électorale, il a aussi promis de supprimer le tarif modulé dans les garderies subventionnées pour les familles à faibles revenus.

«Ce qui manque, c’est une offre de places subventionnées. Des gens nous demandent d’avoir plus de places en CPE», a soulevé Mme Bélisle.

La politique de l’enfant de la Ville de Montréal
Les municipalités font aussi partie des acteurs cités par les répondants au sondage de l’Observatoire des tout-petits qui seraient capables d’améliorer les conditions de vie des enfants.

La Ville de Montréal consacre chaque année un budget de 5M$ pour financer sa politique de l’enfant. En plus, pour la première fois, l’administration de Valérie Plante s’est dotée en 2018 d’une enveloppe de 3M$ pour des investissements dans les infrastructures destinés uniquement aux enfants de 0 à 17 ans. Ville «ludique», Montréal souhaite expérimenter de nouvelles avenues pour les enfants.

«Le concept de ville ludique, de ville jouable, ça requiert un changement dans les aménagements de la Ville. On parle moins de parcs, d’écoles ou d’organismes communautaires traditionnels, mais de nouveaux aménagements», a soutenu la responsable du développement social au comité exécutif de Montréal, Rosannie Filato.

Places publiques ludiques ou abris quatre saisons pour favoriser le transport actif, la Ville expérimentera au cours de la prochaine année quelques projets développés par ses arrondissements.

Pour Fannie Dagenais, de l’Observatoire des tout-petits, ces aménagements contribuent à l’éveil et à la socialisation des enfants, des étapes indispensables pour leur bon développement, selon elle.

«C’est évident que l’enfant doit pouvoir être mobile dans son quartier, qu’il soit sécuritaire aussi. Ça veut dire des mesures pour modérer le trafic, aménager des trottoirs protégés… afin de permettre aux tout-petits de se développer dans leur quartier, qui est aussi un lieu d’apprentissage», a-t-elle défendu.

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